« L'aimer ou la (le) détester ? »

12

Issa.

Lille, maison d'arrêt.

Le gardien - Vous avez 15 minutes.

- D'accord, merci.

Il s'en va, je me retourne vers Fily qui se trouvait à travers une vitre. J'aurais voulu lui parler face à face sur les bancs qu'on trouve dans les salles ou les proches et prisonniers se voient. Mais on m'a dit que ce n'était pas possible pour Fily.

Fily - T'a pas changé.

- Toi tu es devenu beaucoup plus poilu comme avant.

Il se met à émettre de petit rires avant de reprendre;

Fily - C'est le temps et la fatigue. Je suis en train de pourrir ici.

En voyant son état je m'en voulais sur le coup. Il a pris la perpétuité, et plus le temps passe plus la prison semble le détruire.
Il avait le dessous des yeux creux, une barbe super mal taillée. Les cheveux c'était encore pire.
La première fois que je l'ai vue, j'avais du mal à le reconnaître.

Fily - Toi tu vis bien. J'ai appris que t'avais monté ta boîte et qu'elle marche super bien. Tu as en plus une fille et une toute nouvelle femme.

- C'est pas si rose que ça, Sheïma elle s'est barrée et m'a laissé avec Shana.

Fily - Ah bon ? C'est une salope. Je te l'avais dis.

- J'aurais jamais cru qu'elle aurait pu me faire ça...

Fily - C'est les meufs ça, tu leur donne tout mais des qu'elles ont plus besoin de toi. Elles disparaissent. Tu va l'oublié, avec ta nouvelle femme.

Ça risque sûrement pas de se passer comme ça.
Orh qu'ils arrêtent tous de me dire que je suis de nouveau marié et que j'ai « une femme ». Je me considère et je la considère par comme tel, enfin quand j'aurais besoin d'elle oui peut-être.

Les femmes sont de toute façon des salopes, bah moi je vais faire le salop.

Fily - Heuresement qu'on se fait pas de coup de pute entre pote. Hein Issa ?

- Ouais.

On s'est échangé quelques phrases avant que je m'en aille. En espérant ne plus remettre les pieds ici. Étant donné que j'ai maintenant l'esprit apaisé et libre.
Ça m'a fait du bien le voir, je me sens mieux.

Sur le chemin du retour j'ai du m'arrêter à plusieurs magasins pour réfléchir à un cadeau pour Shana, c'est bientôt son anniversaire et le mien aussi d'ailleurs.
Mais c'est surtout le sien que j'ai intérêt à ne pas oublier.
Et pour le mien je compte rien faire, il y'a quoi à fêter de toute façon ?
Mes 30 ans, m.d.r, je suis en train de vieillir et j'aime pas du tout.
30 ans putain...

Bref, quand je suis rentré il devait être 22 heures quelque chose comme ça. Shana était comme d'habitude devant la télé mais je l'ai éteinte car elle devait se couché.
Demain elle a cours et j'ai pas envie a être amené à la réveiller. Elle a déjà en plus un réveil, mais ça ne l'a suffit jamais. C'est moi qui l'entends et qui l'a réveil finalement.

Shana - Mais je commence à 10 heures.

- Demain c'est jeudi, tu veux blaguer qui ? Monte !

Shana - Mais pa' !

J'allais lui répondre mais mon portable se mît à sonné. C'était un appel de ma mère

- Toi tu bouges pas.

Je le prends je répond.

- Oui allô ?

Ma mère - Comment ça va aujourd'hui ?