Chapitre 23 : Un soir dans son bureau

648 38 33
                                    




- Alors, voyons voir..., marmonna Cat, plantée dans un couloir, différent de celui qu'elle avait fait trembler une semaine plus tôt avec sa guitare, quoique aussi désert et proche de la salle de Défense contre les forces du mal. J'ai bien tout ce qu'il me faut... Mon livre de Métamorphose, mon livre d'Histoire de la magie, mon cahier de Divination, mon cahier de Botanique, mon livre de Sortilèges, ma trousse de crayons de couleur, mon journal des rêves, mon réveille-matin, ma gomme... Ok, c'est bon, il ne me reste plus qu'à attendre...

Chargée de cette quantité impressionnante de bouquins et d'objets en tous genres qu'elle tenait dans ses bras, la brunette patienta dans le corridor. Au bout de cinq minutes, à peine, les premiers échos de talons de chaussures frappant le sol parvinrent jusqu'à ses oreilles (qui, au cours des sept jours précédents, avaient progressivement recouvré leur fonctionnalité), et la jeune fille jeta un coup d'oeil alarmé à son réveil : seize heures et quart ! Ce pouvait-il que ce soit lui ? Déjà ? Il était en avance d'au moins une demi-heure par rapport à la semaine dernière ! Cela signifiait sans doute que cette fois-ci ça allait marcher... Fichtre ! Cat aurait préféré lui jouer un air de guitare, plutôt que de lui balancer ses affaires à la figure...

Elle se mit cependant en marche, et il ne fallut pas longtemps pour que le professeur Lupin apparaisse au bout du couloir, face à elle, la tête baissée, l'allure sérieuse, portant de sa main droite sa valise en cuir. Le problème, pour Cat, c'était de réussir à avancer sans faire tomber le moindre objet avant le moment prévu ; ce qui n'était pas chose facile, vu la hauteur de la pile d'affaires qu'elle transportait et qui lui masquait partiellement la vue, et vu les secousses que provoquaient ses pas. Bientôt, la distance entre elle et lui s'amenuisa, et l'homme releva la tête, pour voir qui arrivait vers lui. Une lueur d'étonnement, mêlée d'amusement, passa sur son visage, et notre amie commença déjà à s'en vouloir pour ce qu'elle allait faire lorsqu'il répondit à son « Bonjour » par un autre « Bonjour », accompagné d'un sourire diverti.

Parvenue à un mètre de lui, la brunette calcula rapidement la meilleure façon pour elle de renverser ses bouquins sur Mr Lupin sans le blesser, puis se jeta à brûle-pourpoint à droite de l'enseignant, déploya ses bras vers la gauche pour catapulter sur lui tous ses effets (elle vit, l'espace d'une fraction de seconde, ses ouvrages se cogner contre son torse, dans un choc affreux, et sa gomme voltiger au-dessus de ses cheveux), sentit la manche de sa veste frôler son bras gauche, et s'écrasa enfin le nez par terre.

- Est-ce que ça va ? Vous n'êtes pas blessé ? s'écria Cat, en se relevant aussitôt avec affolement, les narines suintantes de sang.

- C'est plutôt moi qui devrais vous poser la question..., constata le sorcier, en fronçant quelque peu les sourcils.

- Oui, oui, moi ça va, mais vous ? Je ne vous ai pas fait mal ?

- Ca peut aller... Vous m'avez surtout fait peur..., répondit le prof, en posant finalement sa mallette à ses pieds (là où jonchaient toutes les fournitures scolaires de Cat) et en passant sa main à l'intérieur de sa veste.

- Je suis vraiment désolée..., se lamenta la jeune fille. Je ne voulais pas vous...

Mais le professeur Lupin l'écouta à peine : il sortit sa baguette magique, et la leva vers son élève, si bien que celle-ci se dit qu'en fait l'enseignant avait menti, qu'il avait été gravement offensé, et qu'il allait à présent la punir pour lui avoir jeté ses livres à la figure.

- Ne bougez pas..., lui dit-il, en pointant le bout de sa baguette sur son visage.

Cat ferma les yeux et respira par la bouche une pleine bouffée d'air, prête à recevoir le supplice qu'elle avait mérité.

Chocolated LupinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant