The sun will burn, so we will turn our faces to the moon. The nights we spend until the end, bring sunlight way too soon.
Louis refusait d'y croire. Il ne pouvait pas s'être fait virer aussi violemment. Il ne pouvait pas se permettre de perdre le seul emplois qui lui avait été accessible. Il allait perdre tout ce qu'il avait, tout. Son appartement ? Il pouvait l'oublier. Ses dettes ? Il allait se noyer dessous. En fait, s'il perdait son salaire, il perdrait ce qu'il possédait, jusque sa dignité.
Il devait se rendre à ce foutu accueil, leur expliquer qu'il n'avait aucune raison de quitter l'entreprise, qu'il avait besoin de rester pour vivre. Se redressant, menton haut, son sac remis en place sur son épaule, il avança d'une démarche peu assurée vers les jeunes femmes de l'accueil. Trois sosies, on aurait dit des automates, des robots tellement leurs gestes étaient calculés, similaires à ceux des autres. Triste.-Mhmh. Bonjour monsieur. Bonjour ?! l'agressa la première blondinette, visiblement agacée. Dès le matin, ça commence tôt.
-Excusez-moi, je pense qu'il y a un problème avec le serveur.. Mon badge ne me permet plus d'entrer.
-Votre numéro.
-Ok.. 4867H.
-Vous n'êtes plus enregistré dessus. Tessa, vas chercher le dossier du gars, le boss a du le jeter.
-Mais vous ne comprenez pas, je ne peux pas partir d'ici, j'ai rien sans ce job. murmura le petit châtain d'une voix plaintive.
-C'est pas à nous qu'il faut se plaindre. Faut voir ça avec le patron, et s'il vous a viré, c'est pas sans bonne raison.Et ce fut tout ce qu'il eut comme réponse. On lui donna son dossier, tamponné "Fired" dessus en rouge, puis le glissa dans sa sacoche. Que devait-il en faire ? Le garder en vue d'un entretien d'embauche, ou le brûler pour passer au dessus des problèmes ?
Nick. Il saurait quoi faire. Il était toujours de bon conseil.
"Super" se dit-il "ça fait à peine vingt minutes que j'en suis parti et j'y retourne déjà. Je vais encore passer pour un incapable."
Mais où pouvait-il aller autrement ? Même le patron n'aurait rien à lui dire. Il partit alors retrouver son vélo, grimpa dessus, puis en regardant tristement ceux qui entraient au bureau, prit la route vers le café.
Après tout, il pourrait accorder plus de son temps à Hevan, le fils de Nick. Il pourrait lui montrer ce qu'il avait écrit depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus, ou bien lui demander un avis sur ses photos. Ces mêmes photos qu'il prenait depuis qu'il s'était vu offrir un appareil de la part du jeune homme. Il était un peu ancien de quelques années, il ne permettait pas de prendre les sublimes photos qu'il voyait partout sur les grands écrans, mais les siennes étaient d'une qualité respectable, suffisante pour ce qu'il faisait.
Oui, car maintenant, on ne laissait plus de place aux vieux objets sans être jugé "ringard". On s'habillait de sorte à paraître plus mince, même les entreprises imposaient des programmes à certains employés pour qu'ils perdent du poids, pour l'image de l'entreprise. Louis lui, s'était vu imposer un programme pour se faire une plus belle musculature et paraître plus viril, moins naïf. Il y avait même des aides de financement pour les chirurgies plastiques ! Oh mais oui, ça faisait tellement mal d'avoir le nez plus large, et les jambes plus larges que la nouvelle copine de ce "Harley"!
Louis se moquait de ses célébrités, il savait que jamais il ne leur arriverait à la cheville, et il n'allait pas commencer à se faire du mal pour ça ! Il avait d'autres choses auxquelles penser. Son chômage non assuré par exemple.
"Forcément, quand on préfère payer les nouvelles fesses de la voisine plutôt qu'aider un pauvre gars lâchement licencié sans raison..." souffla t-il pour lui même.
Ça aussi ça avait changé. La vie était une chance, seuls les efforts avaient le droit d'être récompensés par des aides financières. Et se faire virer, c'était ne montrer aucun effort, c'était même totalement le contraire.

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Wicked Games
FanfictionDans un avenir proche, Louis essaie de s'en sortir comme il peut. Il vit avec un emplois assez catastrophique qui le détruit, qui le coupe du monde. Un peu marginal, il est celui que l'on rejette sans savoir la beauté qu'il renferme. De l'autre cô...