Recueil de one-shot [Fermé et Terminé]

Hors-série

Bon, c'est pas un one-shot cette fois, mais deux textes très courts que j'ai fait pour un travail en cours. C'est toujours pas joyeux par contre.

C'était la nuit, il faisait très sombre. C'était la nuit, dans cette forêt. C'était la nuit, d'épaisses ténèbres régnaient sur ces sombres chemins. C'était la nuit, dans ce bosquet répétitif.

Quant à moi, je marchais, sans savoir où aller. Plus j'avançais, plus je me perdais, plus j'avançais, plus il faisait noir. À chaque pas effectué, je croisais le même arbre, la même fleur, les mêmes pierres, la seule différence était qu'à chaque pas tout s'assombrissait, car à chaque pas, je m'enfonçais plus profondément dans cet enfer aux teintes ternes.

Autour, il y avait plusieurs nuances de gris, parfois virant vers le noir, les pierres étaient grises, les arbres étaient gris, et les fleurs aussi.

J'avançais un peu plus, et là, je n'y voyais plus, il faisait trop sombre. Je n'y voyais plus, je ne devinais même plus les contours des objets apparaissant chaque fois à côté de moi.

Puis d'un mouvement de jambe de plus, je vis une lumière, une simple lueur, un éclat de lumière dans une forêt, un éclat de lumière dans cette forêt. Celle où je me trouvais depuis...des heures ? Des jours ? Des mois ? Ou peut-être bien des années ? Ça, je n'en avais aucune idée, j'avais perdu mes repères dans ce lieu où tout était identique. Je choisis d'accélérer, de courir, de m'élancer vers cette lueur, cette lueur d'espoir dans ce monde si noir. Je tendis ma main. Je tendis ma main en espérant attraper cette boule de lumière, mais je chutais, effleurant uniquement les bords chaleureux de cette lumière tant désirée.

J'ouvris les yeux, et les refermai. Tout était blanc, trop lumineux pour mes yeux habitués aux ténèbres épaisses de cette forêt. J'entendais un nom résonner en boucle sans savoir à qui il appartenait. Je rouvris les yeux pour comprendre. Il y avait deux personnes au visage inconnu qui se penchaient sur moi, le regard embué de larmes. Qui étaient ils ? Pourquoi pleuraient-ils ? Si j'avais attrapé cette boule de lumière, peut-être l'aurais-je su ? Je veux y retourner pour comprendre, je veux y retourner pour savoir, pour percer les secrets du lieu où j'étais.

Ma prière fut exaucée, je repartis dans les ténèbres guidé par un son strident et constant, ainsi que des sanglots.

Je retournais au même endroit, sauf que cette fois, il faisait froid.

Cet endroit, je pense qu'il s'appelle l'Enfer.

Voilà pour le premier!

Aujourd'hui, comme chaque jour, je suis assise dans la neige, observant les patineurs s'amusant sur la glace. Comme chaque jour, ils sont trois, j'entends même leurs rires de là où je suis. Pourtant, chaque fois que je demande à ma mère si je peux m'y rendre pour jouer avec eux, elle me répond que c'est trop dangereux, mais chaque jour, ils sont toujours là. Alors je les observe, un jour, je m'étais rapprochée et j'avais vu que sous leurs pieds, la glace était translucide, comme s'ils patinaient sur l'eau.

Un jour, alors que je les observais encore, je décidais de braver les interdictions de ma mère. Je partis chercher mes patins à glace et les enfilais. Je me dirigeais vers eux, patinant de plus en plus vite sur une glace de plus en plus fine. Quand je fus à leur niveau, la glace céda, et c'est à ce moment que je compris que j'aurais dû écouter ma mère.

Je commençais à tomber dans l'eau. Elle était d'un froid mordant, je ne sentais plus mes membres qui s'étaient engourdis à cause de l'eau glaciale. J'appelais désespérément à l'aide, je criais, je hurlais tandis que la glace se refermait au dessus de moi. Je sombrais alors de plus en plus profondément, emportée par le poids de mes patins. Je fermais les yeux, j'avais froid et peur, je me sentais mal. Je n'aurais jamais du les envier, je n'aurais jamais du venir patiner ici. J'ouvris les yeux, il faisait beaucoup moins froid, je remarquais que j'étais à la surface, patinant sur la glace, entourée des trois autres patineurs. Que c'était-il passé ? Je voulu partir mais je ne pus pas, je ne contrôlais pas mon corps.

C'est ainsi que je continuais ma vie, à avoir voulu patiner ici, j'étais condamnée à y rester pour l'éternité. Un jour, j'aperçus au loin, assis dans la neige, un jeune garçon nous observant d'un air envieux. Un autre jour, il vint nous rejoindre. Et ce jour, je ne l'ai pas prévenu du danger, désirant une nouvelle compagnie dans cette éternité glaciale. 

Et voilà le deuxième qui nous rappelle bien qu'il faut écouter nos parents et ne pas patiner quand la glace est transparente...suffit d'être un peu intelligent non?

Mis à part ça, j'espère que ça vous aura plus!