[Ancienne version] Fatale ~ Tome 1: Pouvoirs aux creux des mains

Chapitre 1 (corrigé)

Chapitre 1

Un rayon de soleil caressa la nuque d'Elena, étendue sur son lit en nuisette, le drap à moitié sur le lit, à moitié parterre. Elle était dans un si beau rêve qu'elle aurait voulu y rester pour toujours, cependant son réveil sonna et la fit émerger en une seconde. Elle fermait les yeux plus fort, voulant retourner dans son paradis irréel. Mais maintenant tout ce qu'elle voyait dans sa tête était les quatre chiffres rouges qui clignotaient en même temps que les bips. Elle soupira en donnant un coup sec sur le boîtier noir qui commençait à l'agacer. Il était l'heure de se préparer pour sa dernière année dans un nouveau lycée. Elle ne pouvait plus reculer.

Machinalement elle fit son lit, se doucha, fit sa valise et commanda un petit déjeuner au service d'étage. Depuis la fin des cours de son année de première, elle logeait dans cette chambre d'hôtel qu'elle avait payé grâce à une partie de l'argent de ses petits boulots d'été. En attendant son repas, elle ne put s'empêcher de repenser à son ancienne maison et tous les souvenirs qu'elle avait tant repoussés lors de ces deux derniers mois. Elle se remémora sa dernière rentrée au lycée alors qu'elle était encore heureuse. Mais en une année tout avait dérapé. Et tout ça l'avait mené dans cet hôtel, dans cette ville, dont elle ne connaissait que les endroits où on pouvait trouver un travail, et dans à peine une heure, elle allait se retrouver dans un lycée-internat dont elle ne connaissait que le nom. Elle ne se souciait plus de l'inconnu, par contre elle devait bien admettre que ces derniers temps, il lui arrivait souvent d'être perdue. Elle était en train de s'évader dans ses pensées quand le garçon d'étage arriva.

Après un petit déjeuner rapide, elle prit sa valise et sa veste, s'arrêta à l'accueil pour régler sa note puis partit d'un pas décidé vers "Dark&Light", son prochain logement pour une année, qui d'ailleurs portait un drôle de nom pour un lycée !

Elle trouva le lycée, trente bonnes minutes plus tard. Il lui avait suffi de suivre la route principale de la ville et de s'engouffrer dans la forêt périphérique. Mais arrivée devant la grande allée de Dark&Light, elle se figea. Qu'est que c'était que ce lycée ?

Une allée d'une vingtaine de mètres menait aux grandes portes du premier bâtiment. Elles étaient en haut de quelques marches entourant de larges rampes où des élèves s'étaient assis. Le bâtiment faisait penser aux châteaux du temps de Louis XIV, blanc aux bordures de fenêtres or alors que celles-ci étaient immenses et en trop grand nombre. Mais aussi étonnant, les alentours ! Où on s'attendrait à un parking et à de la pelouse, ou au pire à un terrain de football et d'athletisme, se trouvait presque un jardin botanique avec des tables de pique-nique, des parterres de fleurs, des arbres fruitiers, des buissons en forme d'animaux et une immense fontaine représentant d'après une plaque en bronze les deux directeurs du lycée, Monsieur Forny Lucien et Monsieur Tarin Thomas. C'était bien trop impressionnant pour un simple lycée ! Et complètement intimidant...

Elena hésita un instant, ou deux, puis finit par s'engager sur cette allée, observée par quasiment tous les élèves sortis pour profiter de l'éclatant soleil avant le début des cours. Elle resserra sa main autour de ses quelques bagages sentant les regards posés sur elle, entendant les murmures des élèves qu'elle approchait. Elle essaya de surpasser le malaise qu'elle commençait à ressentir sous la multitude d'yeux curieux et avança le plus vite possible vers les portes sans pour autant paraitre pressée. Mais pourquoi tout le monde la regardait comme si elle n'était pas humaine ?

A ce moment, elle ne pouvait pas savoir que ses observateurs se demandaient réellement si elle était humaine. Du moins, quelque uns.  

* * *

Julien, bien malgré lui, faisait parti de ces curieux dont le regard analysait la nouvelle arrivante. Il était dans ce lycée depuis un bon bout de temps et connaissait beaucoup de filles. Pourtant celle-ci semblait avoir quelque chose de plus que les autres. Un je-ne-sais-quoi qui l'empêchait de détourner son regard d'elle. Il n'avait pas pour habitude de reluquer de cette manière mais il était évident que quelque chose l'attirait chez elle, quelque chose d'anormal, quelque chose de puissant.