𝑙𝑒𝑡𝑡𝑟𝑒 𝑑𝑒𝑢𝑥 ✉

47 5 2
                                    

tu t'en rappelle ?

de toi et moi parcourant les prés avec nos bicyclettes vertes. celles que ton père nous avaient offertes pour nos neufs ans.

il faisait beau ce jour là. les nuages étaient morts à l'aube et avait laissé place au soleil qui réchauffait les coeurs et les esprits.

nous étions comme sur dans petit paradis, loin du danger, loin de tout. juste toi, moi et nos bicyclettes.

nous parcourions la forêt de nos petits pieds, seuls et effrayés par tous les monstres que nous pouvions imaginer à cet âge là.

que nous étions mignons à nous courir après comme on le voyait souvent dans nos films préférés.

‹‹ et si on faisait une course ? ››

tes petits yeux noirs m'avaient fixés comme si tu venais d'avoir une idée révolutionnaire. et à cet instant j'ai compris que tu me lançais un défis, un défis que j'étais prêt à relever malgré mon plâtre tout fraîchement retiré.

même si tu étais plus petit que moi il faut dire que tu étais doté d'une certaine force et d'un courage qui me dépassaient complètement.

je n'avais pas cette force, cette détermination qui faisait de toi, quelqu'un que j'admirais secrètement.

un petit garçon sans peur qui me faisait dépasser toutes mes craintes et mes angoisses. alors m'asseyant sur la selle de ma bicyclette, j'avais eu un regain de détermination qui me fit rouler à toute vitesse.

la course était serré, j'étais à deux doigts de remporter la victoire mais tu y étais parvenu et alors, la déception s'emparant de plus en plus de moi, j'avais laissé tomber ma bicyclette dans l'herbe et avait commencé à pleurer.

j'étais mauvais perdants et tu le savais si bien que tu t'es approché de moi, sans rien dire.

tu t'es simplement assis juste à coté, essayant de comprendre ce qui n'allait pas.

‹‹ hyung..est-ce que ça va ? ››

je n'avais pas répondu, me trouvant même ridicule de laisser mes larmes couler pour si peu, mais semblant comprendre qu'il n'était plus nécessaire de parler, tu m'avais simplement pris dans tes bras. laissant tes petits doigts, caresser mes cheveux et mon cou.

   ‹‹ ta peau est douce hyung ››

tu me l'avais chuchoté, alors que ton autre mains caressait délicatement mon dos.

tu as patienté, attendu que je me calme avant de récupérer une petite fleur et de me la donner.

‹‹ à chaque fois que tu perdras,
tu gagneras une jolie petite fleur ››

et cette phrase, cette belle phrase, je me la suis remémoré toutes les fois où j'ai échoué et encore aujourd'hui, je ramasse des fleurs, des adorables jonquilles.

𝐒𝐄𝐍𝐓𝐄𝐔𝐑𝐒 𝐅𝐋𝐄𝐔𝐑𝐒. jikookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant