𝐒𝐄𝐍𝐓𝐄𝐔𝐑𝐒 𝐅𝐋𝐄𝐔𝐑𝐒. jikook

𝑙𝑒𝑡𝑡𝑟𝑒 𝑡𝑟𝑜𝑖𝑠 ✉

te souviens-tu ?

de la fraîcheur de l'eau sous nos pieds et de la douceur de celle ci sur nos chevilles.

brillante comme du crystal et coupante comme des diamants.

tout comme pour nos parents, cette petite rivière était celle où l'on préférait se plonger l'été.

elle se trouvait pas très loin de mon jardin, à quelques mètres de celui-ci et on y allait toujours avec nos sacs a dos, remplit de bonbons et de sandwichs.

on y faisait des plongeons, des longueurs, quelques parties de pêches parfois avec nos papas.

j'aimais ce petit bout de nature, je l'aimais et tu l'aimais toi aussi. nous étions comme les petits oiseaux qui virevoletait toujours au dessus, fidèle et attaché à cet endroit plus qu'à n'importe quoi.

on pique-niquait souvent là bas, jouant aux cartes, à l'arc ou encore au badminton. c'était notre coin de paradis, notre petit jardin à nous.

été comme hiver il y avait toujours une place pour toi et moi. profitant du froid et de la glace pour faire du patinage ou encore de la neige et du vent pour faire de la luge.

on trouvait toujours le moyen d'occuper nos journées ici, quand nos parents partaient.

te souviens-tu Jungkook, de nos petits doigts qui essayaient tant bien que mal d'attraper ces petits poissons qui nageaient autour de nous.

innocents et enfants, on faisait l'apprentissage de la vie par l'apprivoisage de notre environnement.

et je me rappelle très bien de cette journée tu avais eu cette idée.

‹‹ et si on faisait un barage ? ››

comme ceux des castors, on s'était décidé à en construire avec des petits et plus gros cailloux. on voulait former un petit muret qui séparait la rivière en deux.

nos pieds glissaient sur les algues collées sur la roche. on manquait de faire une mauvaise chute à chacun de nos pas mais on tenait bon.

on s'agrippait l'un à l'autre, recroquevillait nos doigts de pieds pour être plus stable, plus équilibré mais malgré tout cela, ce ne t'a pas empêché de tomber.

il y avait du sang qui avait coulé de ton front, se déversant et se mélangeant à l'eau sous nos pieds.

j'avais alors hurlé de toutes mes forces pour appeler de l'aide mais personne n'était venu.

‹‹ ça va aller hyung, je vais bien››

tu avais dit juste avant de t'effondrer dans mes bras et de demeurer inconscient là.

il me fallut énormément de force, de courage pour te soulever et te porter jusqu'a la rive tout en évitant à mon tour de chuter mais j'y étais parvenu.

tes parents t'ont de suite emmené à l'hopital et moi j'avais passé la nuit à ne pas pouvoir dormir tant j'étais triste.

mais je souviendrais toujours de cette parole que tu m'as dit avant de me quitter.

‹‹ je suis peut-être blessé mais à l'intérieur je suis apaisé ››

avant qu'un petit sourire n'éclaire ton visage mutilé.