Finalement, elle aurait vraiment dû partir en taule...
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Détourner de l'argent, c'est amusant ; jusqu'au jour où l'on voit ses associés brutalement traînés hors de leurs bureaux par les fédéraux.
Victoire l'a bien compris, elle est la suivante sur...
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L'aéroport. Ok. Et maintenant ?
L'adrénaline aura vite fait de quitter ses veines. Au milieu de cette fourmilière excitée, Victoire donne l'impression d'être une petite fille oubliée par ses parents.
Le nez relevé sur l'énorme panneau d'affichage, elle observe les centaines de destinations possibles sans parvenir à en envisager une seule. Dans sa tête, c'est l'anarchie ; des ébauches de plans farfelus se succèdent, puis des inquiétudes aussi.
Bon. Faisons le point.
Déjà, les grandes villes peuplées sont à bannir jusqu'à ce qu'elle puisse se faire une nouvelle identité, comme James Bond.
Deuxièmement, une fois qu'elle aura atterri, elle ne devra plus laisser aucune trace, car à l'annonce de sa fuite, les fédéraux sauront en un clic quel avion elle aura pris. Ils la chercheront à partir de ce point, à elle de faire en sorte qu'on ne puisse plus la retrouver.
Troisièmement... elle verra plus tard.
Pour le choix de la destination, elle décide qu'il n'est pas la peine de quitter les États-Unis. Il y a largement de quoi se cacher sur ce continent gigantesque, sans compter qu'il n'y aura pas la barrière de la langue à gérer en plus de tout ça.
États-Unis donc. Mais où ?
Une délicieuse voix féminine annonce l'enregistrement du vol 17h40 pour Seattle.
Seattle. C'est loin ça.
Cet appel, elle y voit un signe Divin et se précipite au guichet de vente.
250 dollars en moins pèsent lourd sur ses maigres économies. Jamais elle n'aurait cru un jour ressentir une telle souffrance en se séparant de quelques billets seulement.
La carte d'embarquement est imprimée, elle dépose les bagages sur le tapis puis se met à courir jusqu'à la bonne porte.
À peine vingt minutes plus tard, elle est enfin sanglée sur un siège inconfortable de classe éco, entre une vieille femme qui dort déjà la tête écrasée au hublot et un gros homme dont le regard est vissé sur l'arrondi de ses seins.
Il faut se faire une raison, c'est un maigre prix pour une nouvelle vie.
~*~
21h20 – Aéroport de Seattle.
Avec une moitié de repas dans l'estomac et les pieds douloureux, Vicky broie du noir devant cet autre panneau d'affichage.
Tellement de destinations, de possibilités, mais rien qui ne lui paraisse judicieux ; que des grandes villes alors qu'il lui faudrait un endroit où elle n'aurait pas peur de marcher dans les rues, un endroit où les flics se foutraient de qui elle pourrait bien être et un endroit où elle se sentirait libre.
