Finalement, elle aurait vraiment dû partir en taule...
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Détourner de l'argent, c'est amusant ; jusqu'au jour où l'on voit ses associés brutalement traînés hors de leurs bureaux par les fédéraux.
Victoire l'a bien compris, elle est la suivante sur...
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Mardi 6 Juillet - Georges Parks Highway – 16h45
Hikkena adore le mois de Juillet. L'autoroute ne tombe presque jamais dans l'obscurité, permettant de faire des allers-retours dans la même journée. La cargaison au port d'Anchorage ayant été déchargée sans encombre, il se pourrait même qu'il rejoigne Fairbanks et décolle dans les temps.
Comme souvent de joyeuse humeur, le trentenaire chantonne les paroles du tube Rock qui s'échappe des petites enceintes du Range Rover tout en surveillant les abords de cette interminable ligne de béton s'étendant jusqu'à l'horizon. Le vent à beaucoup soufflé les jours derniers du coup le risque de troncs renversés est élevé, même si étrangement, ça n'est pas un arbre qui finit par attirer son attention.
Rares sont les animaux qui traversent ce tronçon précis de McKinley Park, alors il s'étonne d'apercevoir une forme étrange remuer sur le bas-côté.
En une fraction de seconde, son cerveau catalogue cette masse blanche et ronde comme étant un ours polaire, avant que sa raison ne lui rappelle que c'est complètement stupide. Qu'est-ce qu'un polar bear ferait ici franchement ?
La Range Rover ralentit, Hikkena retire ses lunettes de soleil pour mieux regarder, jusqu'à ce que ses yeux bridés ne s'arrondissent de surprise.
Une femme. C'est une femme. Enveloppée dans une couverture ou une bâche.
La voiture pile en un crissement bruyant et se range sur le côté ; la portière s'ouvre, Hikkena bondit au sol puis s'approche avec précaution de cette fille. Rien qu'à ses joues striées de larmes et son regard vitreux, l'Alaskien comprend qu'elle est en état de choc et qu'il lui est arrivé des bricoles.
— Hey, la hèle-t-il doucement, ça va ?
Question stupide, d'ailleurs la fille ne lui répond rien.
Ne voulant pas l'effrayer davantage, Hikkena s'assoit en tailleur à bonne distance et pose les coudes sur son pantalon de chantier, inspectant avec compassion la malheureuse.
Aurait-elle fuit de son foyer ?Il n'y a rien ici, impossible qu'elle ait marché toute une journée avec ses valises bizarres. Il envisage alors une dispute de couple soldée par un abandon au bord de la route, bien que ça lui hérisse le poil.
Quel homme laisserait une femme aussi menue au beau milieu de MacKinley ?
Hikkena tente alors de maladroitement ouvrir le dialogue à l'aide d'une pirouette.
— Est-ce que tu es randonneuse ? Tu es venue pour voir le Magic Bus ?
— C'est quoi le Magic Bus ? renifle-t-elle.
Sa voix est fluette, avec un accent distingué, il ne l'aurait pas imaginée autrement.
— C'est la seule attraction du coin. Tu n'as pas vu le film Into the Wild ?
