Finalement, elle aurait vraiment dû partir en taule...
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Détourner de l'argent, c'est amusant ; jusqu'au jour où l'on voit ses associés brutalement traînés hors de leurs bureaux par les fédéraux.
Victoire l'a bien compris, elle est la suivante sur...
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Mardi 5 Juillet - Bimoteur de transport – 21h40
Oh Mon Dieu.
— Alors c'est ça Tamachose ?
— Tanana, corrige la voix grésillant dans le casque micro.
À travers le plexiglass bien trop fin à son goût de la fenêtre de l'avion, la jeune femme observe ce gros carré de village posé contre le fleuve, délimité par un quadrillage de sentiers de terre et rempli de quelques maisons ou autres petits édifices.
C'est drôle, cette vision lui rappelle les dix premières minutes du jeu Les Sims City, comme si dans ce cas précis, la partie s'était brusquement arrêtée avant même les premières améliorations.
— Les autres couleurs ne vous plaisaient pas en Alaska ? Vous vous êtes dits que le verdâtre et le marronâtre étaient largement suffisants ?
Hikkena ébauche un sourire taquin avant de pencher l'avion et amorcer un large tour. Vicky s'accroche à tout ce qu'elle peut en absorbant les atroces secousses du petit engin, qui bascule et descend vers la piste d'atterrissage : gros segment de béton éloigné d'à peine quelques centaines de mètres du carré d'habitation.
Bonjour les nuisances sonores !
~*~
22H10 – Piste d'atterrissage de Tanana
Et bonjour le bled.
Dix heures du soir et toujours pas de nuit, cette journée semble ne jamais prendre fin.
Hikkena s'affaire depuis cinq minutes autour de l'avion, il a ouvert la trappe arrière et retire une à une les sangles qui maintiennent les cartons de différentes tailles entre eux. Vicky s'est avancée de quelques pas sur la piste pour inspecter les lieux, effarée que cette immense ligne de béton soit simplement posée au milieu d'une plaine sans aucun édifice alentour.
Il ne devrait pas y avoir des trucs de protection ou des lumières ? C'est un peu dangereux.
Seule une route perpendiculaire la raccroche à ce qui, elle espère, ressemble à de la civilisation.
Après son rapide petit tour, elle se rapproche de l'avion.
— Comment vas-tu décharger les caisses ?
— Elles vont venir se décharger toutes seules, se moque-t-il en sautant au sol près d'elle.
Voyant que sa co-pilote ne comprend pas, il frotte ses gants de protection l'un sur l'autre puis lui indique la route de son doigt tendu. En effet, des moteurs rugissent déjà au loin. Vicky en est bluffée.
— Tu les as prévenus ?
— Non. Ils m'ont entendu.
Logique puisqu'ils leur sont passés à un mètre de la tête.
