Partie 2 - ... Chacun à sa manière.

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Je m'arrêtais devant la première chambre, celle de la plus jeune des enfants. Elle avait sept ans, enfant joyeuse et insouciante aux magnifiques yeux verts. Elle adorait bricoler, elle avait d'ailleurs entièrement décoré la moindre surface de sa porte avec des paillettes, des guirlandes et des autocollants rose bonbon. Tellement cliché. J'entrais doucement dans ce royaume de princesse, au mur rose et arc-en-ciel. Au centre de la chambre reposait, profondément endormie dans des draps aussi rose que ses murs, l'innocente petite fée au doux prénom d'Abigaël. Elle allait bientôt pouvoir découvrir, avec violence certes, que les princesses aussi ridiculement belles et stupides soient elles ne sont jamais sauvées par ces hommes appelés princes.

Je m'approcha d'elle et lui caressa tendrement ses cheveux d'or, ils sentaient la violette et étaient encore légèrement mouillé par son habituelle douche du dimanche soir. Elle était un véritable ange tombée du ciel, j'en étais presque navrée que son règne s'achève si brutalement. Je posais ma joue contre la sienne, sa peau était si douce. Je la vis froncer les sourcils et ouvrir des yeux fatigués. Puis avant qu'elle puisse émettre le moindre son, je plaqua violemment ma main contre sa bouche. Ses yeux s'agrandir d'effroi, toutes traces de fatigue y avait disparut. De mon doigt ganté de bleu je l'incitai à ne pas faire le moindre bruit. Je pus voir son visage se décomposer par une peur si intense que des larmes se glissèrent immédiatement entre mes doigts tandis que son corps fut secoué de spasmes incontrôlables. Je soupirais faiblement, j'avais toujours eu en horreur les gamins lorsque je travaillais et cela n'avait pas changé encore aujourd'hui. Cette petite n'était pas si différente que les autres après tout, pourtant elle avait pris soin de pleurer dans le plus grand silence. Je sortis mon long couteau de ma ceinture et lorsqu'elle vit la lame briller à la lueur de sa veilleuse, je sentis sa bouche s'ouvrir, prête à hurler comme elle n'avait encore jamais hurlé. Je jetais mon genoux contre son petit torse, bloquant pendant de longue secondes son souffle, j'avais sans doute brisée une ou deux de ses côtés. Pourquoi les enfants étaient si frêles?

J'étais incapable de voir autre chose qu'une petite âme innocente dans ses yeux. Elle n'était qu'un dommage collatérale après tout, je n'avais pas pour ordre de la torturer. D'un simple geste, rapide et net, je lui tranchais la carotide. La large entaille était si précise, que je ne pus m'empêcher de remercier mes nombreuses années d'expériences de m'avoir si bien formée. Je restais au dessus d'elle, alors qu'un large sourire se dessinait sur mon visage. Une main appuyée sur sa bouche et mes doigts caressant ses cheveux soyeux, j'attendais patiemment que la vie quitte son petit corps. Abigaël eut de légers spasmes, ses magnifiques yeux verts toujours grands ouverts. Je pus y voir à quel point elle aurait pu devenir une jeune femme intelligente et noble, elle aurait réussi sa vie à merveille si je ne m'étais pas mis en travers de sa route. Puis, je pus voir son âme s'échapper de ce petit cadavre immobile. Mon sourire s'agrandit et je ne pus m'empêcher d'échapper un petit éclat de rire lorsque je plaçai tendrement une mèche blonde rebelle derrière son oreille. La vie si pénible soit-elle avait finit par disparaître du corps de cet ange tombé du ciel.

Je me penchai au dessus de sa gorge ouverte, humant l'envoûtante odeur du sang frais. Encore une fois, un léger rire s'échappa de ma gorge, la scène était tellement parfaite, un morceau d'étoile baignant dans son propre sang, sans le vouloir la jeune Abigaël était devenue une véritable œuvre d'art. Sentir ce sang si frais et si pure à mes côtés me faisait frissonner d'extase. Mais vous pouvez comprendre qu'en temps qu'artiste accomplie, je ne pu m'empêcher d'immortaliser ma nouvelle œuvre d'art. Ma photo faite, je retrouvai alors mes esprits, si je puis emprunter cette expression, ma mission ne faisait que commencer et j'avais perdu beaucoup trop de temps avec un simple dommage collatérale. A contre cœur, je sortie la photo d'Abigaël trouvée en bas et poignardai le doux visage de l'enfant décédée avec le couteau ensanglanté contre la porte. A ce moment j'eu un petit sourire satisfait, ma mise en scène était parfaite.

Le couloir allait bientôt se terminer. De mon gant rougit par le sang encore frais d'Abigaël, je m'amusais à souiller toutes les photos accrochées sur le mur puis mes pas s'arrêtèrent devant la porte de ma seconde victime. Elizabeth, la grande sœur d'Abigaël. Sur sa porte, la jeune adolescente, de neuf ans l'aînée des deux filles, avait disposé une large panoplie de pancartes interdisant quiconque de rentrer dans son antre, sans doute destinées principalement à sa petite sœur. Je ne pus m'empêcher d'émettre un petit rire, tout les adolescents le faisaient et pourtant jamais personne n'avait pris leurs avertissements au sérieux, je ne ferais pas exception à la règle malheureusement. J'ouvris doucement la porte, sa chambre était plongé dans le noir le plus total mais grâce à la faible lueur de la lune qui traversait le couloir, je pus facilement voir une masse informe profondément endormie sous une épaisse couverture. Un léger ronflement s'y échappait.

Je sortis de la poche de la longue redingote qui me servait d'habit un large scotch de chantier et m'approchais de la fille. Celle là devait rester en vie, pour le moment. Je lui caressai tendrement la joue, je vis alors ses sourcils se froncer puis ses yeux fatigués s'ouvrir avec les plus grande des difficulté. Avant qu'elle ne puisse faire quoique ce soit, elle se retrouva à terre, attachée et bâillonnée. Elle tenta vainement d'échapper à mon emprise mais mon second couteau posé sous sa gorge l'incita à me suivre sans faire la moindre vague. Celle là était particulièrement énervante, aucun courage, une gamine pleurant comme un nourrisson. Pourtant sa poitrine plus que naissante et sa légère acné prouvaient qu'elle avait récemment dépassé sa seizième année. Seuls ses yeux plus vert que ceux d'Abigaël trahissaient une intelligence bien au dessus de la moyenne. Elizabeth ne m'inspirait aucune sympathie et je n'avait qu'une hâte, la tuer au plus vite. Je la traînais jusqu'au seuil de la chambre de ma véritable cible. Cette fois, je ne pris aucune précaution particulière, la personne derrière cette porte n'était plus que le seul être vivant et libre de ses mouvements dans cette maison.




Ils ont perduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant