- Qu'est ce que tu dis ? Calmes toi petit, dit le vieux lieutenant habitué au monté de stress des nouveaux venus dans le milieu.
Il voulut poser une main sur son épaule mais le jeune homme s'élançait déjà vers Rocky en criant
- Rocky! Arrête, c'est un piège!
Roylawer se leva brutalement et l'empoigna. Il essayait de le retenir tant bien que mal pour qu'il n'approche pas de la jeune femme mais l'inspecteur Thomas se débattait comme un beau diable. Pendant ce temps, Rocky était plongée dans ses rangées de chiffres et de symboles, sourde à tout ce qui se passait autour d'elle.
- Bon sang inspecteur! Quelle mouche vous a piqué? Arrêtez moi immédiatement ce vacarme!
- Non! Ecoutez moi, je vous en prie... Elle nous a pié...
Mais avant qu'il puisse finir sa phrase, Rocky hoqueta de surprise. Tous se tournèrent vers elle, face à un écran devenu aussi noir que le fond d'un puit. Roylawer lâcha les épaules du jeune homme pour s'installer près d'elle.
- Qu'est ce qui se passe ? Pourquoi tout est noir ? Tu as réussi à ouvrir la clé ?
- Non, je n'ai même pas réussi à atteindre le dernier mur avant que tout s'arrête. Je ne contrôle plus rien.
Soudain le noir de l'écran disparut pour laisser place à un vaste tableau de neige grisonnante. Petit à petit, un ovale plutôt féminin apparut. Dirk Thomas reconnut immédiatement le rictus cruel qui fendait la douceur du visage blême.
- Madame, Messieurs, bonjour. C'est avec le plus grand respect et honneur que je me permet de prendre la parole devant vous.
Un silence de mort planait dans la grande salle de conférence, transformé en quartier général. Personne ne voulait comprendre une vérité pourtant si évidente; ils avaient perdu.
- Il faut faire évacuer le bâtiment ! explosa Rocky, les larmes aux yeux.
Roylawer posa une main sur son épaule, incapable de dire un mot de plus. Mais son regard en disait long. Désormais c'était trop tard. Dirk s'asseyait également aux côtés de la jeune femme, attendant tristement leur sentence. Tous fixaient l'écran qui se dressait fièrement devant eux. Les mots auraient été inutiles devant cette défaite aussi cuisante. La jeune femme ne pouvait contenir ses larmes, furieuse de s'être faite bernée aussi facilement.
- Si vous me voyez face à vous, c'est que j'ai réussi à fuir de votre salle d'interrogatoire, Ophélie Valdeloin marqua une pause, jouant faussement une profonde réflexion puis continua en haussant les épaules. Il faut dire que ça ne m'a pas posé trop de difficultés. Mais qui sait ce que le destin nous réserve, elle fit un clin d'œil puis son regard se fit plus sombre encore. Maintenant que nous nous sommes bien amusé tous ensemble, il est temps d'arrêter la partie. Vous vous êtes toute et tous très bien battu, de vrais petits pions à la solde du gouvernement. Bravo vous avez mes félicitations. Sauf vous, Dirk Thomas. Vous, vous êtes différent. Je dirai même plus, intriguant.
Le regard de la criminelle se fit plus intense, même au travers d'un écran, il semblait sonder l'âme du jeune inspecteur. La voix cassante de Martin Janos, le sortit brutalement des yeux ensorceleurs de la jeune criminelle.
-Comment... commença Martin Janos en fronçant les sourcils.
- Elle avait déjà tout prévu, souffla Dirk Thomas en serrant les poings, rouge de honte et de colère.
- Comme vous le savez sûrement déjà, continua cette voix robotique, cette petite clé contient quatre explosifs issus du tout dernier chef d'œuvre de notre très noble armée. De biens jolis petits bijoux qui se vendraient une très belle somme sur le marché noir. Mais l'argent ne m'intéresse pas particulièrement. Pour être parfaitement honnête avec vous, je ne saurais pas quoi faire avec. Je suis comme un chien enragé qui court après une voiture, mais si j'en attrape une, je ne sais pas à quoi elle me serait utile. Elle prononça sa dernière phrase avec une voix empreinte d'une telle folie que Dirk Thomas sentit un doigt glacé lui parcourir la colonne vertébrale. Par contre je sais très bien utiliser les outils qui sont à ma disposition. Par exemple ceci!
Elle brandit fièrement un petit boîtier avec un seul et unique bouton sous les yeux désespérés des quatre homme de loi. Le lieutenant Janos posa une main paternelle sur l'épaule de Dirk Thomas tandis que Roylawer prit affectueusement Rocky dans ses bras tentant faiblement de la consoler.
- Notre très chère capitale à besoin d'une brise fraîche.
Personne n'eut le temps de comprendre, tout fut broyé si rapidement que cela paraissait presque irréel. Trois explosions retentirent dans l'entièreté de la capitale, seulement trois, mais ce fut si soudain, si effrayant, que tous les regards se tournèrent vers l'immeuble. Tout se tut. La vie citadine elle-même semblait bien silencieuse, sûrement en quête de réponse. Mais personne n'arrivait à comprendre pourquoi, ni comment. Les flammes de l'enfer crépitaient, voraces, sans jamais s'arrêter. En seulement quelques minutes le bâtiment fut réduit à l'état de charpie et de poussière. En seulement quelques minutes un trou béant, comme une plaie suintante, apparut entre les nombreux immeubles du centre-ville.
Une épaisse fumée noire s'élevait au travers du ciel. Elle était si droite et noueuse à la fois. Jamais on ne put observer une telle fumée ailleurs qu'ici. Elle ressemblait à s'y méprendre à un horrible doigt fait de chaire brûlée et de cendre. Cette ressemblance frappa tellement les esprits que l'on qualifiera, bien plus tard, cet accident comme l'œuvre du Diable en personne. Jamais ils ne seront aussi proches de la vérité.
Une chose était sûre. Ce soir-là, un pays entier tremblait.
.FIN.
Pour le moment...
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Ils ont perdu
Mystery / ThrillerAucun mot ne peut décrire une telle folie. Elle est si sanglante, si imprévisible. On l'appelle Ophélie Valdeloin mais est-ce vraiment son nom? Personne n'a pu le confirmer et celles qui le pouvaient ont mystérieusement disparu. Qui est-elle réell...