Partie 3 - Une cinquième victime?

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D'un coup de pied j'arrachai les gondes de la porte qui me séparais de ma dernière victime et jetais la fille dans sa chute. La porte ainsi que la fille s'écrasaient au sol dans un vacarme assourdissant. L'ampoule à cru éclaira une vaste chambre de style orientale avec en son centre, un large lit à baldaquin d'un somptueux bois sombre aux fins rideaux de soie beige. Un homme sortit précipitamment de ce lit, renversant table de chevet, lampe, livre et verre d'eau dans sa course folle pour saisir son Beretta 90. Mais je fus plus rapide que lui et déjà le canon de mon arme visait son visage aussi blanc que le marbre de la table de chevet brisé à ses pieds. Impuissant il leva les mains alors que tout son corps tremblait comme une feuille morte. La scène qui se déroulait sous mes yeux était d'un pathétique sublime. Père et fille étaient réunis pour un dernier salut, l'un simplement vêtu d'un caleçon noir, l'autre bâillonnée comme un sac de chiffon. Puis l'homme en voyant sa fille à mes pieds tomba à genoux et me supplia de ne pas faire de mal à ses enfants, brisant ainsi ce magnifique tableau. Je vais vous épargner ses interminables minutes de supplications et de pleurs, elles sont si pathétiques que vous-mêmes en seriez mort de rire.

Enfin bon, tout ce que vous devez savoir, c'est que pendant que l'homme pleurait toute les larmes de son corps et essayait vainement de placer trois mots cohérents dans ses phrases, je soudain sentis une quatrième présence dans la pièce. Mais c'était trop tard, le coup était déjà parti. Je tombais à genoux alors que ma vision s'assombrissait et je sentis quelque chose de chaud glisser le long de mon cou. Les pleurs de l'homme m'avait empêcher de me concentrer autant que je l'aurais cru et je m'étais fait avoir comme une lamentable débutante par une simple prostituée.

J'entendis cette dernière descendre avec précipitation les marches tandis que l'homme, profitant de mon état de confusion, s'était jeté sur son arme et la pointa vers moi. Mais il hésita un court instant à tirer, sans doute par peur de devenir un monstre devant les yeux apeurés de sa fille chérit, cette seconde de peur fut ma bénédiction. Mon pistolet toujours en main je tirai dans le bras de l'homme. Il hurla de douleur en s'effondrant à terre tandis que je me levais. Le sang tambourinait dans mes tempes mais heureusement la plaie avait déjà cessé de saigner. Depuis quand les prostituées se baladaient avec des barre de fer dans leur sac à main?

Je grognais de rage, cette truie allait me le payer. La colère avait fini d'éclaircir mes idées, j'attachais l'homme au lit et incitait mes deux amis à ne pas bouger d'un pouce. Puis je me lançais à la poursuite de la prostituée. Heureusement pour moi, ces filles avaient l'intelligence d'un porc égorgé. Lorsque j'arrivais en bas, elle était encore en train de chercher après ses affaires et dans sa panique elle n'avait toujours pas remarqué ma présence. J'attrapais le tisonnier qui trônait fièrement à côté de la cheminée aux braises pratiquement éteintes. J'abattis le tisonnier avec toute la rage funeste dont j'étais capable sur le crâne de la femme au cheveux brun hirsute. Elle s'effondra sans un bruit au sol, mon cri avait résonné dans toute la villa suivit de très près par mon rire sadique. Puis j'agrippais les cheveux de la femme et la traînais derrière moi jusqu'à la chambre de l'homme.

Bien sûr aucun de mes deux nouveaux amis n'avaient bougé, ils m'avaient sagement attendu espérant peut-être que je les prenne soudainement en pitié. Lorsqu'ils me virent un sourire sadique aux lèvres et la prostituée traînant derrière moi, ils furent pétrifiés d'effroi. Sans doute se rendaient-ils enfin compte qu'ils n'avaient plus aucunes chances de sortir vivants de cette pièce désormais. Je levai le corps désarticulé de la femme à ma hauteur, son crâne était à moitié fendu mais je pouvais encore entendre un affreux râle sortir de sa bouche, sous les regards effrayés de l'homme et sa fille, je sortis mon second couteau de ma ceinture. L'homme comprit ce que je voulais faire et hurla à sa fille de fermer les yeux mais c'était trop tard, déjà j'enfonçais, dans un bruit que me fis frissonner de plaisir, ma lame dans la gorge de la mourante. D'un coup sec je séparais l'affreuse tête du reste du corps, son sang m'éclaboussa de la tête aux pieds mais mon sourire n'en fut que plus grand. Je posais mon nouveau trophée aux côtés de la fille, toujours attaché comme un vulgaire sac, je pouvais entendre ses affreux sanglots malgré son bâillon. Je soupirai, exaspérée au plus haut point et me tournais vers l'homme.

Ce dernier avait les yeux dans le vide, terrifié face à son impuissance. Il savait pourquoi j'étais là, il savait qui m'envoyait. Je jetais face à lui un cliché, un seul, ce pourquoi j'avais fait tout ça, pourquoi j'avais fait de sa vie un enfer et cela lui suffit pour suffoquer de peur et d'effrois. Il détourna immédiatement le regard, le fardeau qu'il avait posé sur sa propre famille le détruisait à petit feu. Pendant ce temps, Elizabeth n'avait pas cessé de pleurer, elle était tellement misérable, recroquevillée sur le tapis avec de la morve coulant sur le haut de son pyjama. Je repris le couteau laissé au côté du cadavre sans tête et m'approchais d'elle prête à la faire taire pour de bon, cette dernière sentant son heure arrivée pleura de plus belle. L'homme semblait soudain se souvenir qu'il avait encore une fille à protéger, il hurla de toute son âme de ne pas lui faire de mal, que c'était la seul chose qui lui restait désormais. Il avait tout perdu, son argent, son monopole et même sa dernière fille, Abigaël. Son discours était si pitoyable mais il continua croyant que je possédais encore une once de pitié. Lorsque je me tournai de nouveau face à lui, mon large sourire lui prouva le contraire. La fin de sa phrase disparut sous un profond sanglot qui m'aurait arraché une petite larme si je n'étais pas folle à liée. J'attrapai la tête de la prostituée et la posai entre les jambes de l'homme pour qu'il puisse voir à quel point son égoïsme avait été gagnant pour tout le monde. Même dans leur dernier instant, ces femmes là savaient toujours faire parfaitement leur boulot. Il ne fit même pas un mouvement de recul, il savait que la bataille était désormais perdue.




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