Ce qui a changé.

Chapitre 8 | Alex

《 Recuerdo aquel día como si fuera hoy
no hay nada como ella 》

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11h30.

Ça doit faire une bonne demi-heure que le plafond me sert de distraction. J'arrête pas de réfléchir et ça me fatigue déjà, alors que la journée débute seulement.

Je décide enfin à me lever du lit. Les mains dans les poches de mon survêtement, je traverse le couloir d'un pas lourd pour rejoindre la cuisine. La maison de Rachel est un plein pied, ce qui est plutôt cool dans le sens où tu ne risques pas de te casser la gueule quand tu es mal réveillé.

Des voix se font entendre dans la pièce. Rachel et ma mère discutent ensemble alors qu'Anna se concentre pour manger ses céréales. Ça m'étonne qu'elle soit déjà debout, vu la soirée qu'elle a passé. Enfin, elle ne semble pas en grande forme pour autant. Sa tête est appuyée sur sa main et ses yeux sont à moitié fermés. J'esquisse un sourire moqueur en la voyant aussi mal. Elle s'en rend compte et souffle désespérée.

- Te fou pas de moi Al', marmonne-t-elle en fronçant les sourcils.

Ma mère tourne son attention vers moi lorsque j'entre dans la pièce et s'avance vers moi pour me dire bonjour. Rachel derrière me sourit et je l'imite. Elles sont toutes les deux habillées et maquillées alors j'imagine qu'elles ont l'intention de sortir aujourd'hui. Ce qui n'est pas mon cas. J'ai envie de rester ici pour une fois.

- Pas de ma faute, t'as une tête affreuse.

Je ris sincèrement en disant ça, sachant pertinemment qu'Anna va râler. Nos mères sourient. Je m'appuie sur le plan de travail et pose mes mains dessus. Lorsque j'habitais à Huelva, Anna et moi ne nous voyons pas souvent mais depuis que je suis ici, j'adore me moquer d'elle. C'est drôle, et puis étant donné que je suis coincé chez elle pendant un moment, autant en profiter à fond. Elle se souviendra de mon passage comme ça.

- Merci, grogne-t-elle en prenant sa tête dans ses mains, vraiment. J'assume pas du tout là.

- Ça t'apprendra à abuser sur l'alcool Anna, réplique Rachel encore légèrement agacée par l'état de sa fille. Sincèrement, heureusement qu'il y avait Alejandro, sinon tu ne serais pas sortie. Et puis, j'espère que tu as bien dépensé ton argent de poche, parce que ne compte même pas sur moi pour t'avancer ton prochain mois. Ça ma fille, tu peux oublier.

J'esquisse un sourire en voyant Anna souffler. C'est assez comique comme situation. Elle n'a jamais été le genre de personne à respecter parfaitement les règles imposées par sa mère, contrairement aux apparences. Ça paraît pas mais, elle est loin d'être l'enfant sage que tout le monde pense qu'elle est. Si vous saviez le nombre de conneries qu'elle m'a fait faire celle-là.

Un petit sourire se forme sur le coin de ses lèvres. Elle aimerait rire mais sa soirée d'hier lui a laissé un ami en souvenir : la gueule de bois et un mal de crâne qui a l'air très sympathique. Du coup, elle se résigne et se contente de sourire.

Je secoues la tête, amusé, et attrape un bol dans le meuble derrière pour me servir un bol de céréales. Rachel tourne les pages d'un magazine commerciale et je mange sous le regard curieux de ma mère.

- Quoi ? je demande intrigué.

Ma mère me sourit sans répondre tout de suite. J'avale difficilement ma dernière cuillère, trop distrait par le comportement de ma mère. Qu'est-ce que j'ai fais encore ?

- J'ai reçu un message d'Hélène ce matin, dit-elle finalement en souriant discrètement.

Il ne manquait plus que ça. Vraiment.