Chapitre 12 | Zoey

20 7 2
                                    

《 Tu vois t'étais la seule,
Personne en qui j'avais vraiment confiance,
De qui jamais j'aurais cru douter.
Overdose de conscience.

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

Salie. Humiliée. Écoeurée. Tant de mots et pourtant j'ai le sentiment qu'aucun ne peut qualifier exactement mes sentiments.

Je suis partagée entre l'idée de m'enfermer dans cette chambre pour le reste du mois, et envoyer valser chaque objet passant sous ma main. Rester dans ce silence mortuaire ou hurler pour donner forme à ma douleur ?

Mon cœur me fait si mal. J'ai l'impression que l'on me martèle à coup vif. Si c'était possible de l'arracher de ma poitrine pour étouffer cette souffrance, j'aurai aimé le faire. De ma vie, je n'ai jamais ressenti ce que je ressens à cet instant. C'est tellement douloureux.

Thibault, celui en qui j'avais une confiance absolue, vient tout juste de me prouver à quel point j'ai été idiote de la lui accorder. Je le maudis, lui et cette putain de Sandra. Celle que je considérais comme une amie.

Le pire je crois, c'est de savoir qu'ils faisaient ça sous mon toit, à ma fête d'anniversaire. Ils se fichent si peu de moi pour oser faire ça ? Depuis combien de temps me prennent-ils pour une conne au juste ? J'ai été tellement idiote de ne pas l'avoir remarqué avant : un petit ami aux abonnés absents et une amie de plus en plus distante. A-t-elle seulement été une fois mon amie depuis tout ce temps ? Elle en a rien à foutre de ce que les autres peuvent penser ou ressentir, tant que ça ne la concerne pas.

Après m'être réfugiée dans ma chambre, Thibault m'a supplié de l'écouter mais qu'aurait-il pû dire qui ne m'aurait pas blesser davantage ? Je n'ai pas voulu entendre un mot sortir de sa bouche et il a finalement laissé tomber, sachant très bien que je ne changerai pas de position.

Les larmes coulent le long de mes joues. On dirait une fontaine sans fond. Un mal de tête s'est attaqué à moi et le paquet de mouchoir qui était sur ma table de chevet est devenu mon ami. Je dois avoir une mine affreuse, mon maquillage a certainement laissé des traces noires sur mon visage. Un scénario digne des films hollywoodiens.

Quelle ironie quand même ! Le jour que je pensais devenir le plus mémorable de ma majorité, se révélera être en réalité le pire.
Et mes invités qui continuent leur fête sans réaliser que je ne suis plus là. Ils ne savent rien de ce qu'il s'est passé. Encore heureux, ça aurait été l'humiliation totale. De toute façon, au point où j'en suis...

Mon regard se pose sur le reflet dans le miroir. Mon corps est enveloppé par une ombre noire, répandue dans cette chambre.

- Regarde toi Zoey, comme tu es minable...

En grandissant, j'ai vu certaines choses que j'aurai préféré ne pas voir. J'ai entendu des mots que j'aurai préféré ne pas entendre. J'ai subi des événements que j'aurai préféré ne pas avoir à vivre. Et pourtant, j'ai toujours pensé que ça serait stupide de baisser les armes aussi tôt alors je continuais à affronter les étapes de la vie, comme tout le monde. Le Passé m'a fait devenir qui je suis. Et j'ai fini par me promettre que mon bonheur ne dépendrait que de moi, et surtout pas d'un mec.

Et pourtant me voilà, bien anéantie à cause d'un mec. Ce con de Thibault. Putain, mais à quoi est-ce que je pensais ? Je ne suis même pas capable de tenir cette promesse envers moi-même. Est-ce une façon du destin de me montrer à quel point je ne maîtrise rien du tout ?

Ce qui a changé.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant