Angoisse routinière

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Quelque semaines plus tard j'avais enfin mon émancipation en poche et grâce au prélèvement que l'on m'avait fait à l'hôpital j'ai pu avoir la satisfaction d'emmener Julian devant le tribunal. Il va passer quelques mois en prison ça lui ferra du bien à ce salaud. June m'a accueillit chez lui, j'y ai emmené toutes mes affaires. Ma mère à essayé de me reprendre mais il était déjà trop tard, j'était émancipé. Je ne lui pardonnerais pas facilement, je le ferais un jour, je le sais, mais pour l'instant je préfère rester encore un peu dans ma bulle. June ne m'en parle pas, mais au fond je sais que je devrais lui dire, lui raconté ce que je ressens, ce que j'ai ressentit, mais je n'arrive pas, je suis complètement bloqué, mais il ne me force pas, il sait que je le ferais.

Une relation de confiance s'est construite entre nous, j'ai appris beaucoup de chose sur lui, je ne parle pas beaucoup, je l'écoute surtout. Il me raconte son enfance, comment il a grandi dans une famille modeste et épanouie, que ses parent sont marié depuis 40 ans et qu'ils sont toujours heureux, qu'est-ce qui l'a décidé à devenir prof, son mariage complètement loupé avec la mère de Cécilia, qui à arrêté la drogue depuis peu, comment il a élevé Cécilia seul pendant longtemps, sa réaction lorsqu'il a appris qu'elle est homosexuelle... Et plein d'autre chose encore, j'ai l'impression de le connaître depuis des années, je suis tellement bien avec lui.

Mais j'ai cette impression, cette désagréable impression que ça ne peut durer, que je n'ai eu que trop le droit à cette infinie douceur, à cette brise de bonheur. Je pense que quelque chose va arrivé et détruire mon bonheurs, détruire cette bulle que j'ai construit atour de lui, de moi, cette bulle qui nous maintient au chaud, qui nous garde ensemble. Je sens qu'elle va exploser et que je vais me retrouvé là, à nue, seul sans lui, sans rien.

Je garde cette impression pour moi, je n'ai rien dit, je ne lui dit pas grand choses, je me confie, par-ci, par-là. Mais jamais rien d'aussi gros.

-Emma, on mange, m'appelle-t-il alors que je suis dans ma rêverie installé dans un fauteuil au salon.

Je me lève et le rejoins à la cuisine, il a un gros sourire sur les lèvres et tiens une pizza dans ses mains.

-Repas de fête? lui demandais-je, sachant que c'était son plat préféré.

-Et oui! Tu veux une bière?

-Je veux bien, que fête-t-on?

Je l'entend soupirer, quelque chose le contrarie, je me disais bien; pizza, bière, c'était trop beau pour être vrai.

-Mes parents viennent dîner, concède-t-il.

-Tes parents? Et ou est le problème?

-Ils ne sont pas au courant pour toi.

-Ah... tu veux que j'aille dormir chez Nico? Je lui est promis une soirée c'est l'occasion.

-Non, non, je te veux à mes côtés, je veux que tu les rencontres, mais j'ai juste un peu peur de leurs réaction.

-On est pas obligé de le faire ce soir, des soirs avec toi j'en aurais d'autre.

J'ai un pincement au cœur, je ne suis pas sûre que nous ça va durée, j'en ai envie, mais cette fichue impression est toujours là.

-Non, non, je veux que tu les rencontres ce soir, je n'ai jamais été aussi sur de moi.

Il me prit dans ses bras et, même si j'y était très bien, j'avais cette angoisse qui continuait à me poignarder le cœur. Je ne m'étais jamais sentie aussi bien et aussi mal à la fois.

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