Je suis morte. Je ne sais pas comment ni ce qu'était ma vie d'avant. Ce que je sais, c'est que je dois trouver un sens à ce qu'il reste encore de moi.
Entre la vie et la mort, entre les souvenirs et l'oubli, entre amour et séparation.
Avons nous du...
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Lexique:
Killig (philippin): le sentiment de papillons dans le ventre quand on rencontre l'être aimé.
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L'hiver était là. En plus d'être minuscule, je commençais à disparaître. Pendant le voyage, j'avais appris à me déplacer seule alors que Lómion était à la barre. J'étais presque autonome et je m'y étais presque faite, à cette petite taille, j'avais presque oublié que j'étais en train de devenir transparente. J'appela Lómion alors que j'étais dans un minuscule lit qu'il m'avait fait lui même.
«Lómion ! LÓMION !?»
Il entra d'un seul coup.
«Qu'est ce qui se passe ?
- Regarde ! Regarde je commence à disparaître !»
Lómion chercha autour de lui et prit un bout de papier qu'il coupa en minuscule bout et une mine de crayon qu'il cassa en deux.
«Comme ça, si tu disparais on pourra encore communiquer.
- Merci... j'ai encore beaucoup rétrécis ?
- Je dirais que tu fais à peu près trente centimètres, comme hier.»
J'angoissais beaucoup en ce moment et pour peu de chose alors, l'entendre dire cette bonne nouvelle me soulaga.
«On est bientôt arrivé. Je monte sur le pont. Je te rejoins après.»
Entendant cela et ne voulant pas prendre le risque d'avoir affaire au vent dehors, je grimpais, escaladais pour arriver à la fenêtre de ma cabine et vu enfin le lac. Il m'avait manqué, j'étais heureuse d'être ici même si nous allions revoir Silavie.
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Arrivé devant le manoir et sans surprise rien n'avait changé: je regardais par la fenêtre, attendant que la porte s'ouvre car il y avait du vent et je ne voulais pas souffrir trop longtemps. Silavie ouvrit la porte, Lómion me fit signe et nous rentrions tout les deux.
«Vous êtes enfin de retour !»
Elle ouvrit les bras pour faire une accolade à Lómion mais celui-ci eut un mouvement brusque de recul.
«Il va d'abord falloir que tu fasses tes preuves.»
Nous étions obligé de lui faire confiance. Lómion lui expliqua la situation dans tous les détails.
«Saleté d'Ivana cette chasseuse de fantôme. J'aurais dû vous prévenir...Je le savais.
- Tu aurais mieux fait de nous dire qui toi, tu étais vraiment, avant de t'occuper des autres.»
Elle ne répondit pas et pris Lómion par le bras, commença à monter l'escalier. Je voulais les suivre mais cette sorcière m'en empêcha et je restais seule pendant plusieurs minutes. Enfin, ils revinrent.
«Cet hiver est très froid n'est ce pas.» dit Silavie quand ils revinrent pour briser le silence.
«Qu'est ce que ça veux dire votre petite disparition ?
- Elle m'a tout expliqué... elle m'a expliqué comment te sauver.»
Sans même encore savoir de quoi il s'agissait, j'étais prête.
«Alors allons-y.»
Ils se regardèrent tout les deux, surprit de mon entrain.
« Mais je me doute que si vous avez discuté tout les deux sans moi c'est que tout ne doit pas être tout blanc...dis-je avec un air déçu.
- Le problème c'est que ce sort n'a jamais été fait sur aucun fantôme...on ne connaît que très peu les effets secondaires et tout ce que cela pourrait créer.
- Je n'ai pas peur.
- Alors montez dans la salle du piano.»
Nous prîmes les escaliers, Lómion pris ma main en ralentissant la montée.
«J'ai tracé un cercle, mets toi au centre.»
Lómion me lança un regard triste. S'approcha de moi en rentrant dans le cercle et me prit à nouveau dans ses bras.
«Je vais dire le sort, et tu vas réapparaître, retrouver ta taille normale.»
Elle lança une tonne de mots étranges dans la langue des anciens, je commençais à perdre connaissance et je sentis Lómion me prendre la main, la tenir très fort. Ne plus la lâcher.
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Moi, petite fille, jai retrouvé mon passé. Je vois mon père, le dieu des saisons et surtout de l'été. Je vois Lómion, que je ne pourrais oublier. La vérité est établit et rien ne peux empêcher le destin, même un sorcière pleine de bonne volonté qui a essayé de se racheter.
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J'étais à nouveau en pleine conscience mais je ne touchais plus le sol. Je voyais le monde différemment, avec moins de couleur. Essayant de prendre conscience de mon corps, je sentis mes ailes et les vis orange. De magnifiques ailes.
Lómion était toujours là en bas, et moi papillon, j'avais des papillons dans le ventre. J'étais sûre qu'il le ressentait lui aussi.
En voulant redevenir fantôme, j'étais devenu une demi-déesse sous la forme d'un papillon immortel.
Je les regardais d'en haut et Lómion courra pour chercher de quoi écrire et un bout de papier. Il écrivit:
BOUT DE PAPIER: Je t'aime.
Je ne pouvais lui répondre en parlant, essaya de sourire même si il ne me voyait pas. Il reprit un autre bout de papier.
BOUT DE PAPIER: Tu avaisraison, les papillons volent en hiver.
La fenêtre de la pièce s'ouvrit et je sortis en voyant le lac et tout le paysage d'hiver sans en souffrir, au gré du vent. On avais exaucé ma prière.
Et le jours qui suivirent je suivais Lómion de loin, ressentais des papillons dans le ventre quand il voyait que j'étais là. Il devait sans doute le sentir lui aussi. Il avait rejoins le couple de nomade j'étais enfin libre de mon passé, libre de tout ce qui fait un être humain ou une créature magique. Je pouvais voler au gré du vent, en tout liberté dans le monde entier, mais la liberté, je ne la trouvais que dans le regard de Lómion.
Je suis devenue son "papillon gardien", une flamme dans mon coeur et le sien qui ne pouvait s'éteindre.
