18 ans. Pour longtemps.

Chapitre 10

Jour XIV (dernier jour)

- Ariane... oh Ariane... coucou Ariane... c'est Willi!
- Mmmh?
- Ariane debout!
- Qu'est-ce que tu fais là?
- Tes parents sont partis faire les commissions.
- Ça me dit pas ce que tu fous ici!
- Je veille sur toi mon ange.
- Oh, adorable. Pourquoi tu es là?
- Mais c'est que tu es lourde! Je suis là pour te surveiller en l'absence de tes darons.
- Ah d'accord, c'est bien gentil.
- Comment te sens-tu ?
- Pas si mal.
- Moyen?
- P't'être mieux qu'hier...
- Voilà! Je te l'avais dit!
- Tu m'avais dit quoi?
- Que... que... que... ça irait bien...
William détestait parler de sa maladie et encore moins de sa mort.
- C'est pas grave Will d'amour. Mets la radio, tiens.
William s'exécuta et tourna le bouton.

Rain and tears... are the same... but in the sun...

   -Pas très approprié pour la situation ?
   - Si ça va bien...
   - Ah c'est toi qui vois!
  - Oui oui je vois.
   - On sort?
When you cry... in winter time...
    - Ariane?
   - Oui?
   - On SORT?
   - Oui!
   - Ah!
Ariane s'habilla, avec difficulté mais rapidement. William essuya une larme de rage. Quatorzième jour. Le dernier selon le médecin. Il se souvint de Paris, de l'école, de Soukeyna, de Particia... Mathilde... Bruno... l'anniversaire. L'anniversaire?
   - Ariane. Joyeux anniversaire.
   - Merci mon chat.
- Je m'excuse Ariane, j'avais oublié... tu sais avec tous ces problèmes ces temps je fais tout de travers...
- Ne t'excuse pas mon p'tit chou. Allez viens on va faire un tour.
La respiration de la jeune fille était courte et William lui prit la main.
   - Ça va ?
   - Oui Will. Aide moi pour les escaliers...
William la prit dans ses bras et la souleva sous les genoux pour descendre les escaliers. Elle éclata de rire.
   - Willi arrête !
   - Non.
   - C'est mon anniversaire alors tu arrêtes !
   - Non justement ! Têtue celle-là ! Mais je t'aime bien !
   - Moi aussi je t'aime beaucoup mon chat.
Ils sortirent bras-dessus bras-dessous et marchèrent en direction du parc. Les oiseaux chantaient. Le soleil était chaud. Ils s'assirent sur un banc. Ariane posa sa tête sur l'épaule de William. Il frissonna. Une heure après, il réveilla Ariane craignant de prendre un coup de soleil sur le bras.
Ils partirent silencieusement de part les rues vides. Ils arrivèrent à une rue que William reconnut, mais il se garda bien de dire que c'était celle où Ariane était tombée deux semaines plus tôt.
Soudain, la belle fille serra convulsivement la main de William. Il se retourna. Ariane s'arrêta de marcher.
- Qu'est-ce qui se passe? Ariane?
Elle plia les genoux. William la soutint.
- Ariane! Qu'est-ce que tu fais ! Ariane!
Elle tomba à terre, et se coucha. Sa respiration était faible et saccadée. William paniqua.
- Il avait raison, murmura la fille.
- Qui?
- Le médecin, Will. Il savait. Moi aussi. Je t'aime William.
- ARIANE!
- Je ne veux pas que notre couple soit un Roméo et Juliette du XXIe siècle. Tu vivras, moi je pars, c'est la vie.
- Non! Tu vivras ça va aller, tu...
- Chhhut... Will calme toi ! Ne va pas contre ce que la vie exige. Laisse. Tu mourras aussi. Mais c'est juste que je pars avant. Comme Oscar et la Dame Rose.
William pleurait à torrent.
- Non... dit-il d'une voix étranglée...
   - Si William. C'est ainsi.
Un homme passa dans la rue et s'arrêta.
   - Ça va?
   - Ben non, VOUS VOYEZ BIEN QUE ÇA VA PAS!
   - Excusez-moi !
   - FAITES QUELQUE CHOSE ALORS NON?!
   - Willi calme toi.
   - Bon Dieu, elle est blanche!, dit l'homme.
Il appela l'ambulance. Quelques minutes après on l'entendait arriver. Avant d'être emmenée, Ariane dit à William :
   - Je n'ai qu'un seul regret.
   - Oui?
   - Les enfants. J'aurais voulu un enfant. Mais on ne peux pas tout avoir ! Au revoir William. Je t'aime. 
   - Je t'aime aussi. Ariane Je...
Les portes se fermèrent. L'ambulance partit.
   - Il s'est passé quoi? Dit l'homme.
   - RIEN! FOUTEZ MOI LA PAIX !
Il s'effondra en pleurant dans la rue, sentant bien que tout était fini désormais.