Chapitre 13

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- William... William! Eh William...
- Ariane, oh Ariane... pourquoi tu t'en vas? Je suis là... pourquoi je ne peux pas te toucher?
- William...
- Tu es vraiment partie, c'est ça...
- William réveille toi...

William ouvrit les yeux. Tout était flou.
- Ariane...
- William, réveille toi ! C'est Anna!
- Oh Anna...
Il se dressa sur un coude et fit la grimace.
- J'ai mal à la tête Anna... c'est vraiment vrai? Elle est partie?
- Oui, Will, répondit la mère d'une voix étranglée, oui.
William regarda Anna; elle avait d'énormes cernes et son mascara avait coulé sur ses joues. Elle passa un gant humide sur le front du jeune garçon. Une grosse larme coula sur la joue de Will.
- Will, tu t'es évanoui pendant plus de trois heures... viens manger.
- Merci Anna. Mais j'ai vraiment pas faim. Désolé.
- Je comprends mon petit. Tu es comme mon fils maintenant.
- Et... Georges?
- Il est sorti. Il est au parc, il m'a dit qu'il avait besoin d'air.
- Je vais sortir aussi.
- Non Will tu es faible, tu es tout pâle et tu trembles.
- Laisse ça va aller, je vais me débrouiller.
- Mais...
- J'ai dit ça va, répliqua sèchement le garçon.
- Bien.
William sortit. Anna l'avait allongé dans le lit d'Ariane. Avant de descendre les escaliers il se ravisa et retourna dans la chambre et retrouva la lettre d'adieu d'Ariane sur son bureau. Il la mit dans son portefeuille et sortit.

À peine William était sortit qu'Anna sortit de sa chemise une lettre.

Adieu Maman, Adieu Papa.

Anna fondit en larmes comme la première fois qu'elle l'avait lue en la trouvant sur son lit.

« Adieu Maman, Adieu Papa, Adieu chers parents adorés,
Quand vous lirez cette lettre je serai partie. Je suis désolée de vous faire ça mais je n'y peux rien et vous non plus. C'est ce matin que j'ai senti que ça allait arriver. C'est très bien comme ça.
Surtout ne culpabilisez pas, ce n'est pas de votre faute. »

- Si...

« Je sais la douleur que je vais vous causer quand vous apprendrez que je suis partie comme un nuage, sans rien dire. Je ne me suis jamais plainte car c'était ma vie, me plaindre ne m'aurait servi à rien, et j'ai préféré le prendre comme ça venait.
Je ne sais pas vraiment quoi dire, Papa Maman, tellement vous me manquerez, et tellement je suis peinée du mal que je fais.
Je vous aimerai toujours. Ne l'oubliez jamais jamais.
Comme je disais à William, 'I will not say do not cry for all tears are not an evil.'  C'est ce que Gandalf dit à Pippin, et moi, je vous dis la même chose. Je viendrai sûrement marcher dans vos rêves... 'je viendrai toujours du côté où le soleil se lève...' (F.Cabrel)
Je vous embrasse, prenez soin de vous,
Ariane 💋 »

- Mon Ariane...

Pendant ce temps, William courrait à l'hôpital. Le ciel devenait gris et de gros nuages avançaient sur la ville. Le temps était lourd. Il entra dans le bâtiment essoufflé et en larmes. Il essuya sa joue d'un revers de main et se dirigea vers la réception.
« Et puis merde hein, la chambre je la connais »
Il se retourna et vu que la réceptionniste était la même que celle qui l'avait reçu à chaque fois.
Il vit quelqu'un entrer dans l'ascenseur. Il courut et s'y rua.
- Excusez-moi !, dit Willi.
Une vieille dame se retourna.
- Oh mais vous pleurez jeune homme ?
- Non..., murmura-t-il dans un sanglot étouffé.
- Vous allez au...?
- 5e. 536.
- Moi c'est 538. Je vais visiter mon petit-fils qui a un cancer et qui va peut-être mourir. Il s'appelle Oscar.
- Je... mon Dieu c'est... c'est affreux ! Je, vous, vous êtes la Dame Rose? Excusez-moi ce n'est pas de bon goût. Moi je rends visite à...

La porte de l'ascenseur s'ouvrit.
- À ma fiancée...
- Oh! Elle va accoucher?
- Non... elle... est morte ce matin.

La femme blêmit. Elle posa sa main sur le bras de William mais ne dit rien.
- Au revoir Madame Rose...
- Au revoir.

William s'avança alors vers la porte n° 536. Il s'arrêta un long moment.

Puis il fit volte-face et partit.

18 ans. Pour longtemps.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant