Chapitre 8 : En famille

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Ce soir-là, il s'était violemment énervé

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Ce soir-là, il s'était violemment énervé.

Sa femme et ses enfants avaient organisé une soirée sans lui, ils avaient tout simplement prévu une sortie cinéma en supposant qu'il aurait bien trop de travail pour les accompagner. Rien de bien compliqué en soi. Mais pour lui, ç'avait été un affront. Un tel affront qu'il s'était vivement disputé avec sa femme. N'ayant de meilleurs arguments que la violence, il s'en était pris à l'évier de la cuisine.

Par la suite, quand il m'avait invité chez lui, il m'avait raconté l'évènement presque sous le ton de la rigolade. Détruire un objet après un désaccord semblait anodin à ses yeux.

Et désormais, cet évier bouché chez moi ne me paraissait plus anodin contrairement au reste de ma famille.

J'étais juste venue me prendre un jus d'orange, mais en voyant mon père en train de "limiter la casse", je m'étais figée. N'importe qui n'y verrait qu'une banalité du quotidien et moi, je revoyais juste lui. Je revoyais son air qui se voulait enjôleur et son discours préfait pour que je cède à ses avances avec beaucoup trop de détail pour agir comme si de rien n'était.

— Heather, va te préparer ! lança mon père en constatant que je ne bougeais plus depuis quelques instants.

Je repris alors mes esprits pour me servir un verre de jus d'orange, ce pourquoi j'étais ici en premier lieu. Et désormais, je me rappelai que ce dimanche était encore une fois réservé à une réunion familiale. Sauf que cette fois-ci, c'était ma tante qui invitait et je n'avais pas vraiment envie de la revoir elle et son mode de vie archaïque.

Mon père paraissait déjà épuisé par ma présence. Alors, je rejoignis ma chambre, emportant mon verre avec moi. De toute manière, je n'avais aucune envie de rester dans le coin. Entre mon père et les mauvais souvenirs, je n'allais vraiment pas tenir bien plus longtemps.

Comme pour la plupart des repas de famille, je m'habillais simplement. Je ne me permettais jamais la moindre digression que ce soit dans mes vêtements ou mon maquillage. Et cette fois-ci, je devais accroître ma vigilance puisque la maison de ma tante n'était clairement pas un lieu sûr. Le moindre dérapage dans mon apparence serait considéré comme de la provocation et je préférais éviter toute dispute. Je n'avais clairement pas l'énergie pour ce genre de conneries.

Alors, une fois que j'avais enfilé un t-shirt à manches longues et un jean puis fini mon jus, je redescendis dans la cuisine pour déposer mon verre. Pendant un instant, mon regard se dirigea vers l'évier encore bouché. Dire que ce n'était qu'un évier... Mais je n'y voyais plus un simple objet. Désormais, c'était devenu un déclencheur. Un déclencheur d'une époque qui ne voulait toujours pas disparaître.

Ne pouvant pas rester ici bien plus longtemps, j'arrivai dans le salon. Mon père était en plein appel. Visiblement, les affaires étaient toujours aussi tendues.

L'Ultraviolence du PaonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant