Chapitre 7 : Les autres

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Encore une fois, mon père m'avait récupéré à la sortie des cours pour que je l'accompagne à une de ces stupides soirées

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Encore une fois, mon père m'avait récupéré à la sortie des cours pour que je l'accompagne à une de ces stupides soirées. Puis on avait fait un rapide détour à la maison pour que je puisse enfiler des vêtements plus "présentables" selon ses dires. Enfin, souvent, une robe était suffisante. Entre temps, il en avait profité pour critiquer mes cheveux comme quoi j'avais une belle couleur naturellement et que je finirais chauve. Je n'avais même pas envie de perdre du temps avec ce genre de discussion, alors, je restai muette. Mais cette fois-ci, c'était par choix.

Les lieux étaient quelque peu différents des réceptions habituelles. Les organisateurs n'avaient pas réservé une grande salle de réception, ils s'étaient contentés de leur propre maison. Ironiquement, cette soirée de toute gloire était pour lever des fonds pour leur association.

À partir de quelques tracts disposés çà et là, j'avais pu en apprendre davantage sur leurs intentions. Après tout, je n'avais que ça à faire. Je n'étais pas venue pour me créer des contacts ou manipuler quelqu'un comme tous les autres. J'étais même persuadée que personne ne savait que l'association était pour prendre en charge les enfants victimes d'abus et de violences. Beaucoup devaient également ignorer que les fondateurs avaient créé cette association après l'adoption de leur premier enfant, victime de pédophilie.

Pendant un instant, j'avais de la peine pour ce gosse. Tout le monde était au courant de son vécu et celui-ci était peut-être même un argument pour alimenter leur marketing. Et je craignais bien plus le jour où tout le monde saurait ce que j'ai vécu... ce que j'ai fait...

Mon père m'obligeait à le suivre. Il me présentait à tout le monde et faisait comme si je travaillais déjà en collaboration avec lui. Vraiment, vivement que cette soirée se finisse... Personne n'en avait rien à foutre du réel intérêt de celle-ci.

Je comprenais de moins en moins ces personnes.

Puis, une fois sur deux, j'avais le droit au commentaire "comme tu as grandi" et les variantes telles que "la dernière fois que je t'ai vue, tu étais toute petite comme ça". Certes, mon père avait l'habitude de me ramener dans ses affaires. Mais comment pouvaient-ils se souvenir aussi bien de moi alors que j'ignorais tout d'eux ?

Pendant quelques discussions, mon père fut ravi d'entendre que Cole Triaghan avait refusé l'invitation.

— J'ai entendu dire qu'il avait une soirée bien plus chargée, rétorqua un mec dont j'avais déjà oublié le nom.

— Oui. Probablement. Comme toutes les fois où il s'est payé des putes.

Je ne voyais pas le rapport. Tant pis. Je n'allais certainement pas chercher à comprendre ce que ça venait faire dans la conversation. Enfin, ils voulaient probablement commérer et critiquer leurs ennemis communs de manière puérile. En soi, être ici ne me changeait pas du lycée...

— Aucune idée, poursuivit l'inconnu. Il a juste dit très clairement que cette "association de merde" ne l'intéressait pas.

Mon père leva les yeux au ciel et je trouvais leur discussion de plus en plus hypocrite.

L'Ultraviolence du PaonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant