Un jour, il y a eu lui.
Un jour, il y a eu un après.
Personne n'en a jamais rien su et même s'il a disparu de ma vie, ça devrait rester ainsi.
Enfin, ça, c'était seulement si j'étais encore capable de contrôler ma vie, parce qu'il s'est installé pou...
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Comme on en avait convenu avec Hanna, elle était censée me retrouver à la fin de mes cours et on passait la soirée chez elle. Prévenir mes parents n'avait pas été simple, mais ma mère m'avait soutenue même si Hanna n'était pas vraiment appréciée chez moi.
Alors aux alentours de dix-sept heures, je m'étais installée sur un banc près du lycée, traînant sur mon portable en attendant l'arrivée de mon amie. Pour arriver ici, elle devait traverser une grande partie de San Francisco en transport. Ses parents avaient réussi à lui trouver l'internat le plus éloigné de sa maison et de son monde. Enfin, heureusement que j'avais donné une suffisamment bonne impression à ses parents pour qu'ils me considèrent comme une fille gentille. Après tout... C'était ce que j'étais.
Mes amies du lycée m'avaient laissée seule depuis un bon bout de temps, chacune ayant des choses à faire. Mis à part Brandy qui voulait juste éviter son ex. Depuis la soirée, il n'avait pas tenté de la recontacter et faisait désormais comme si elle n'existait plus. La blonde en avait quelque peu souffert, parce que leur relation avait été assez longue. Mais elle ne regrettait certainement pas son choix. Elle découvrait juste à quel point il agissait comme un con...
Et en parlant de con, voilà qu'un autre s'était installé à mes côtés. Adriel, encore et toujours lui.
— Qu'est-ce que tu fais ici toute seule ? demanda-t-il d'un ton enjôleur.
— J'attends une amie.
J'aurais pu lui mentir, mais je n'avais clairement pas envie de perdre l'énergie à inventer quoi que ce soit.
— Vraiment ? Je la connais ? insista-t-il de plus belle.
— Adriel, t'es vraiment lourd là.
— Quoi ? J'essaie juste de faire connaissance avec toi, de mieux te comprendre... J'aimerais bien qu'on puisse discuter ensemble et bien s'entendre.
— Et si j'en ai pas envie ?
— Comment peux-tu ne pas en avoir envie ?
Je retins un soupir. Vraiment, j'en avais marre de lui. Complètement. Et si je n'avais pas peur des conséquences, j'aurais pu lui foutre mon poing dans la gueule. Enfin, si j'en tremblais rien qu'en y pensant. Mais bientôt, je ne pourrais plus contrôler ma colère et peut-être qu'il comprendrait enfin un refus.
Je pourrais aussi tenter un violent affront et arrêter de parler aussi doucement comme j'en avais l'habitude. Puis je me rappelai de la dernière fois où j'avais essayé de faire comprendre clairement ce qui n'allait pas avec quelqu'un. Ç'avait été avec lui.
Je lui avais dit de vive voix que ça me blessait les moments où il disparaissait de ma vie et où il revenait subitement pour seulement me demander si on se pouvait se voir physiquement, ce qui sous-entendait toujours du sexe. Plus les mois passaient et plus il s'effaçait de ma vie tel un fantôme.
