coup de bambou

155 6 15
                                    

Je promets que quand j'ai écrit ça, je n'avais pas encore vu le 3x08 ! ^^
---

*pov Murphy*

Je ne sais pas si c'est ma nouvelle immunité, mais je suis en permanence de mauvais poil.

Garde Nationale me tape sur le système à elle toute seule depuis des jours ; à jouer au papa, à la maman et en me refilant invariablement le rôle du gros bébé... Elle n'a pas encore compris que je n'avais toujours pas envie de jouer avec elle à son jeu débile.

Je vais lui en foutre une avant la nuit, avec sa mission de sauvetage de l'espèce humaine, moi.

Le vieux, docteur de mes deux, est à la limite sénile, je me demande comment il fait pour tenir encore debout, et cavaler autant, la Z Weed doit l'y aider à 99.99%.

Le gamin est sans doute le seul bon à quelque chose, et encore, faut voir... Je vais étudier son cas de plus près un de ces quatre.

Cassandra me manque. Tellement. Au moins elle était drôle et avait de la conversation, avec un sens aigu de la vie d'apocalypse...

Mais y a peut être moyen de moyenner... Tout recommencer, me trouver une Cassandra 2.0... Et aujourd'hui, la seule que j'ai vraiment envie d'approcher, de voir de beaucoup, beaucoup plus près, c'est juste Y/n.

Cette fille me titille de partout depuis des jours, rien qu'en me lorgnant comme elle le fait avec son p'tit air de pas y toucher. Je l'ai goalée une ou deux fois à me fixer, alors que je pionçais gentiment, n'ayant rien d'autre à faire. Tiens, regarde, là, elle recommence. Mais ma mauvaise humeur reprend le contrôle de ma langue.

"Qu'est c'que tu m'veux ?"

.

*pov Y/n*

Merde.

Goalée.

Murphy ouvre les yeux. Ses iris jaune et vert impossibles se posent sur moi. Arrête de le dévisager comme ça, Y/n ! Quelle quiche !

"Qu'est c'que tu m'veux ? qu'il m'aboie dessus.

10K, Doc ou même Roberta ne me font pas peur. Je ne crains pas de leur tenir tête. Avec eux, les répliques bien senties sortent toutes seules de ma bouche. C'en est presque devenu naturel, inné, mais surtout amusant. Faut bien s'occuper.

Mais M..., depuis quelques temps maintenant... sa voix, sa stature, sa bouille, son allure, son regard sur moi, son cou, ses oreilles, ses mains, sa voix, ses yeux, sa taille, sa bouche, sa voix, ses yeux, sa voix...

"Rien... ne peut que produire mon cerveau encore liquéfié qui tourne déjà en boucle sur ses atouts tout physiques, qui me filent de plus en plus chaud sous les bras.

Je me dandine comme une gamine, mal à l'aise, me redressant un peu, reculant trop précipitamment mon genou qui frôle le sien venant presque jusqu'à mon siège, s'incrustant comme à chaque fois entre mes deux jambes, tout vautré qu'il est en permanence où qu'il s'assoit.

Quand la longue limo s'arrête enfin.

Je me précipite la première dehors, me décollant soudain de la banquette comme si mon cul était en train de cuire dans une poêle à crêpes.

J'ai pourtant fait face au grand homme depuis des heures, m'étant rincé l'oeil, j'avoue. Mais là, je cuis. Juste. A point, je me sens.

Il s'en extirpe à son tour, alors que le grand air m'envahit enfin les poumons et le visage, soulevant mes cheveux tout autour de ma tête, m'aérant aussi discrètement les aisselles par la même occasion.

Je fais mine de ne pas le voir ni l'entendre approcher, toute absorbée par le spectacle de la Vallée de la Mort qui s'étale à nos pieds.

"Excuse Y/n, concède-t-il de sa voix grave et vrillante pour mes faibles ovaires. J'étais pas obligé d'être désagréable...

- Pas grave... haussant les épaules, gardant un ton sûr de moi, mon filet de voix immédiatement absorbé par les courants d'air.

- Si... j'y tiens... posant son bras autour de mon cou brusquement.

Je me raidis sur l'instant, n'osant bouger davantage, sentant le milieu de son biceps se coller à ma joue. Il est encore plus haut que 10K, le con !

"J'ai besoin de quelqu'un... continue Murphy sur le ton de la conversation, admirant le paysage.

- Pour quoi faire ? Roberta, 10K et même Doc te protègent... regardant toujours droit devant, totalement figée.

- Pas pour de la protection. Je suis d'accord, ils remplissent tous cette fonction. En plus d'être chauffeur... cuistot et femme de chambre...

- T'es vache... lâchant un petit rire, amusée, malgré moi.

- Voilà... un peu de douceur légère dans ce monde de brutes pourrissantes.

- Arrête tes conneries, M... ayant un mouvement pour m'écarter de lui, plus détendue par ce que j'ai pris pour une plaisanterie.

Mais son coude resserre encore son étreinte, me retenant par le cou, m'obligeant à lui faire face, alors qu'il se penche vers moi, poussant un lourd soupir, baissant la tête en me gardant trop contre lui, et en me fixant de ses iris hypnotiques.

"M'appelle pas M... dit il de sa voix la plus grave, dans une respiration. Un futur roi a besoin d'une reine... déclame-t-il plus fort et plus clair. Aussi petite soit-elle... chuchote-t-il ensuite, convaincu et gentiment convainquant.

Ne me laissant pas le temps de me foutre de sa gueule ouvertement, ou de rouspéter à cause de la critique sur mon mètre cinquante neuf et demi, il se plie jusqu'à ma petite hauteur, prenant mes lèvres des siennes, cherchant ma langue avec avidité, m'emprisonnant maintenant de ses deux bras, comme prisonnière volontaire d'une créature tentaculaire.

Son souffle se confond au mien, et sa langue vient explorer les moindres recoins de mes molaires.

J'entends chanter son rire dans nos bouches soudées quand mes bras se relâchent le long de mon corps, ma tête reposant franchement contre son avant bras, posé sur ma nuque.

"J'ai un coup de chaud... ne puis-je que me lamenter, sentant un goût métallique dans ma bouche, ouvrant à nouveau à demi les paupières sur le reptilien de ses yeux maintenant rieurs.

- Doc ! Je crois que Y/n ne se sent pas bien ! parlant fort mais sans inquiétude. La Vallée de la Mort lui file sans doute un genre de coup de bambou... se redressant pour tourner la tête vers le véhicule luxueux mais poussiéreux où se tient le reste du groupe.

Me tenant toujours tout contre lui, il me sert encore son sourire prétentieux, rapprochant encore ses lèvres bleues de mon oreille, pour me susurrer :

"A moins que ce ne soit ma langue..."

Un frisson me secoue, blottie dans ses bras. Ses mots ont directement résonné dans ma tête, mes oreilles sont restées sourdes.

Mais surtout, le sang dans ma bouche a un goût savoureux.

Vraiment savoureux.

Imagine - *Z NATION*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant