Antropo

102 3 0
                                    

4x06 - back from the undead

---

*pov Warren*

Une horreur de plus engendrée par l'apocalypse... ce docteur fou qui s'est fait absorber, au sens propre par son collègue... comme une malheureuse expérience du docteur F. mais en encore bien pire.

10K, Lilley, Doc et Y/n n'ont pas été de trop pour m'aider à achever la créature dignement. Si c'est encore le mot.

Et pour quoi au final ? Une bonbonne sous pression... visions de merde qui ne mènent à rien,  ouai...

Bon, on retourne à l'entrée. Maintenant, faut trouver un moyen de soigner Murphy...

Mais l'enfer est entré définitivement dans nos vies et semble y a avoir installé definitivement ses quartiers.

Ce n'est plus Lucy qui réconforte Murphy, mais le père qui berce la fille contre lui.

Une boule serre ma gorge, les larmes piquent mes yeux quand je me penche sur la petite entre ses bras. Inconsciente. A jamais.

Murphy me repousse quand je veux lui montrer mon soutien. J'aimais cette gamine. De tout mon coeur.

Il se lève, un peu moins pâle, me bouscule volontairement pour emmener le corps inerte de son enfant.

Un crève coeur.

Par ma faute.

*pov y/n*

En revenant vers l'entrée, je sais que j'ai mal agi. Me défouler sur le monstre ne m'a pas soulagée des masses.

M est mort.
J'en suis convaincue.
Je l'ai senti. J'ai entendu son dernier souffle. Dans ma tête et dans mon coeur.
Je n'aurais pas du écouter et suivre Doc. Je sais me défendre dans un lieu inconnu. Je m'y suis entraînée pendant... deux ans, qu'il dit Doc ?? Nan... impossible.  Il a du se faire un joint bien plus chargé qu'il ne voulait et a compté trop vite...

Des pleurs déchirants nous font activer le pas à l'approche de la porte battante. Mais je sais déjà ce qu'on va y découvrir: mon ex Grand Bleu, définitivement étendu. Définitivement raide, mort.

Mes compagnons passent devant moi précipitamment, me bousculant à moitié sans que je n'aie la force de protester quoique ce soit. Lilley reste la seule qui passe le seuil à côté de moi, plus calmement. Elle me regarde sans vraiment d'expression dans ses yeux clairs. Là, elle semble aussi cool que le dit Doc. Au sens propre du mot je veux dire. Il cerne pas mal les gens, mon vieux. Et je fais confiance à Doc sur toute la ligne.

"Murphy, je suis désolée...

Je tourne la tête en entendant les mots larmoyants de Warren, interloquée.

Je m'approche pour découvrir le père et la fille assis par terre, l'une dans les bras de l'autre... Lucy a ... totalement changé ?
On dirait maintenant une petite mamie rabougrie.
Mais toujours bleue... et souriante. Ravissante, toujours...

Je relève mon regard sidéré sur Doc, tout aussi incrédule.

"Elle m'a mordu... explique Murphy entre deux bruyants et humides sanglots. Je lui ai demandé de me promettre de ne pas me mordre davantage, mais... j'ai perdu encore connaissance et...

-Tu es mort.... je souffle tout haut, fixée sur les mèches platine de Lucy qui s'étalent sur son épaule.

Il inspire en levant la tête vers moi, ayant parfaitement entendu mes mots dans sa tête aussi.

"Elle m'a mordu encore... et encore... beaucoup trop...

Warren écarte doucement son bras gauche qui enlace le petit corps ratatiné et inerte.

Il est marbré d'une bonne dizaine de morsures déjà grises. Déjà à moitié cicatrisées pour la plupart.

Il a encore un geste un peu brusque pour se dégager des doigts de la Garde Nationale, et Murphy se redresse et sort, emportant le corps de sa petite fille.

Il repousse une nouvelle fois les élans d'affection que lui manifestent Warren et les autres.

Ils mettent plus d'une heure pour monter un autel funéraire digne de ce nom auquel ils mettent le feu après quelques mots touchants de Doc. Aucun ne semble capable de pouvoir en faire autant. Alors ils n'insistent pas, se réfugiant tous dans un long recueil silencieux et triste à mourir.

Je me tiens à l'écart. De tout, de la préparation comme de la cérémonie. Je ne suis pas à ma place. Ni près d'eux. Ni trop loin  de lui.
J'éprouve son malheur, si lourd.
J'éprouve le souvenir de son bonheur si éclatant alors, faisant sa fierté nouvelle, toute sa raison d'être.

Murphy découvre et chérit sa fibre toute paternelle.
Une véritable éruption solaire, chaude, lumineuse et rassurante.
Avant les ténèbres dans lesquelles il ne cesse plus de tomber, par lesquelles il se laisse dévorer tout entier, tout vivant.
Je le vois là-bas. Je le regarde à nouveau, droit, debout, digne, seul. Si seul, là-bas, face au brasier consumant lentement les restes flétris de son enfant chérie.

Je ne peux qu'éprouver, ressentir à  distance, par procuration, uniquement ce que mon  ex Grand Bleu a vécu et traversé ces deux dernières années.
Moi, dans ce laps de temps, je n'ai que tenté de survivre, pour tenter de revenir coûte que coûte à la surface, pour ne prendre qu'un minimum d'air, avant de replonger, la tête maintenue dans l'obscurité. Je n'ai fait que me débattre pour retrouver ma lumière là,  inespérée, debout, devant la sépulture du seul amour de sa vie.

En mon absence, il est devenu père.

En son absence, je ne suis devenue qu'antropophobe.

Imagine - *Z NATION*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant