Rencontre improbable

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Etats-Unis, New-York, Upper East Side, 28 avril 2017, 10h30

Séparée de son prince charmant depuis à peine deux jours, Kate broie du noir et se noie dans le travail pour compenser le manque. Elle a déjà englouti une tablette de chocolat depuis qu'elle est arrivée ; fuck le régime, elle en a besoin. Et comble de tout ça, Mr. Tanaka se fait désirer, et elle stresse énormément.

« Madem...

- Quoi ! Hurle Kate, à fleur de peau.

- Mr... Votre père pour vous. Déglutit Suzy, sur qui elle lâche ses nerfs depuis deux jours.

- Qu'il entre.

- Ben alors ma princesse ? Tu as vu ta tête ? S'exclame son père en venant l'embrasser sur le front.

- Papa... Soupire Kate, au bord des larmes.

- Ne me dis pas que tu es dans cet état à cause des japonais quand même ? Je les connais ils prennent toujours leur temps.

- Si tu le dis...

- Bon, sinon j'ai une autre chose à te confier. Déclare-t-il en s'asseyant en face d'elle.

- Vas-y.

- Nous allons migrer à SoHo pendant un temps.

- Pourquoi nous ?

- Parce que je veux avoir ma responsable en design avec moi. Des français vont venir, et nous irons dans un de mes hôtels. Nous partons la semaine prochaine.

- Ok... »

La nouvelle ne la ravit pas, elle n'aime pas SoHo... Elle ne sera pas chez elle, loin d'Oliver... Et va devoir suivre son père partout, donc ne pourra pas faire ce qu'elle veut. Elle reprend un carré de chocolat, tandis que son père repart dans son bureau, conscient que la nouvelle n'enchante pas Kate.

A la pause déjeuner, le vieil homme s'aventure à China Town, et ne passe pas inaperçu dans son costume haute couture ; qu'est-ce qu'un homme aussi riche vient faire dans le quartier chinois ? Il s'arrête dans un bar à nouilles, et demande une bière chinoise au serveur, qui le sert sans faire spécialement attention à lui et repart en cuisine.

« Vous faites à manger ici ? Demande l'homme d'affaires au jeune homme qui acquiesce.

- Midi et soir.

- Je peux voir la carte ?

- Bien sûr. Enfin, c'est une ardoise, ça change tous les jours. Explique le serveur en lui montrant une ardoise couverte de craie blanche et de caractères chinois, avec la traduction en anglais en bleu juste en-dessous.

- Je vais vous prendre le Chop Suey sauté aux vermicelles croquants, s'il vous plaît.

- Très bien. »

Feng disparaît en cuisine et se met à préparer la commande, avant de dresser un bol digne des grands restaurants de Beijing. L'homme d'affaires, habile de ses baguettes grâce à ses voyages, goûte le plat fumant, et se régale jusqu'à la dernière miette, sous le regard intrigué des autres clients, peu habitués à voir un blanc dans ce bar peu connu.

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