Les Bâtisseurs d'Empires - Tome 1

Chapitre 7 - Adieux

Février.

Le soleil s'était levé sur le dernier jour d'Iseult en Aragon. Le temps était printanier mais il faisait encore un peu frais dehors.

La veille, Iseult avait reçu une lettre de son oncle qui lui confirmait son arrivée. Apparemment ils seraient là pour 10 heures au château.

Iseult avait commencé ses bagages mais elle se sentait triste. Sans précipitation, elle rangea toutes ses robes, ses bijoux, ses affaires...

Elle voulait tellement retarder l'arrivée de son oncle et rester encore en Aragon.

Ce beau royaume l'avait charmée et elle s'était attachée à ces si beaux prés et forêts.

Elle s'était approprié ce royaume comme étant le sien et ce sentiment s'était amplifié au fur et à mesure des journées, des semaines, des mois...

Après que tous ses bagages furent prêts, Iseult descendit de sa chambre. Elle tenait à dire au revoir à Mara. Elle savait qu'elle ne la verrait plus beaucoup. Castille n'était pas tout près.

Iseult marchait à pas lents sur le sentier, écoutant le chant des oiseaux. Le printemps commençait à arriver. Au lieu de se réjouir, Iseult ressentait déjà le vide.

- Mara ?

Iseult ouvrit la porte de la maison de la forêt et aperçut son amie devant la cuisinière.

- Oh Iseult !

Iseult serra fort la vieille dame dans ses bras. La jeune fille avait dit à Mara quand son oncle reviendrait et bien que Mara soit bonne conseillère, elle n'avait pas su quoi dire. La jeune fille allait lui manquer.

Et pour la première fois devant la vieille dame, Iseult fondit en larmes.

- Oh non Iseult, dit Mara, pas de pleurs. Il ne faut pas. Tout a un commencement et une fin dans la vie, même les meilleurs moments et c'est comme ça. C'est comme ça que l'on grandit, et que l'on accepte les choses telles qu'elles sont.

Iseult s'était assise sur la chaise habituelle et se calmait alors que Mara lui prodiguait des paroles d'encouragement.

- J'étais en train de faire du thé lorsque tu es arrivée, expliqua Mara.

La vieille dame remplit une tasse qu'elle posa devant la jeune fille.

- Nous nous reverrons, Iseult mon enfant. Tu viendras me voir.

- Je vous le promets Mara. Vous avez été pour moi une grande amie et même comme un être cher de ma famille. Je ne vous oublierai jamais.

Iseult quitta bientôt Mara. Elle ne voulait pas s'attarder car son oncle allait revenir d'ici une demi-heure.

Sur le pas de la porte la jeune fille serra de nouveau la vieille dame et refoula ses larmes.

- Au revoir Mara, dit-elle.

Après avoir quitté Mara, Iseult reprit le chemin du retour. Elle se sentait lasse.

En arrivant au château, la jeune fille retrouva le seigneur et Lucas au château. Les domestiques descendaient les bagages d'Iseult dans le grand hall.

Puis Lucas et Iseult sortirent dehors pour attendre le fiacre.

- Vous nous manquerez, dit Lucas.

- Vous aussi, soupira Iseult.

Le prince Lucas sortit de sa poche un écrin rouge et le tendit à Iseult en disant :

- C'est en souvenir d'Aragon.

Iseult prit la petite boite et l'ouvrit. A l'intérieur reposait un magnifique bracelet en or tressé.

- Merci, dit Iseult les larmes prêtes à jaillir.

Le seigneur d'Aragon rejoignit les deux jeunes gens dehors et ensemble attendirent l'arrivée du fiacre.

Celui-ci arriva bientôt et Iseult sentit son cœur se serrer. La séparation était proche et elle serait douloureuse.

Rafael descendit et tendit la main vers Adriana qui sortit aussi.

Iseult la regarda. Elle était habillée d'une longue robe mauve à traîne, coiffée d'un grand chapeau. Elle était maquillée et elle portait des gants chics et une ombrelle rose.

Le seigneur d'Aragon descendit aussi et salua Lucas, le seigneur d'Aragon ainsi que sa nièce qu'il serra fort dans ses bras.

- Tu m'as manqué Iseult, murmura-t-il à la jeune fille.

Puis il la regarda longuement :

- Tu as pris de belles couleurs, dit-il.

Iseult s'approcha d'Adriana et hésitante la salua. Adriana la regarda et sourit ; puis, contre toute attente, elle posa son ombrelle et serra dans ses bras sa cousine. Iseult ne sut plus quoi dire. Sa cousine lui avait terriblement manqué.

- Tu es splendide, dit Iseult.

Puis après toutes les salutations, Adriana remonta dans le fiacre après avoir dit aurevoir à Rafael.

Lucas s'avança vers Iseult :

- Revenez nous voir, lui dit-il.

Rafael rentra au château et Iseult et son oncle montèrent dans le fiacre qui s'ébranla. Par la fenêtre, Iseult agitait la main en direction du jeune Lucas jusqu'à ce qu'il ait disparu.

Iseult avait cependant l'intuition qu'elle reverrait le jeune prince dans des conditions particulières...