Les Bâtisseurs d'Empires - Tome 1

Chapitre 9 - Pour plus tard

- Iseult ?

La jeune fille se retourna. Elle descendait les escaliers et s'apprêtait à partir dehors lorsque son oncle l'interpella.

- Oui mon oncle ?

Le seigneur de Castille lui demanda de le suivre. Iseult, perplexe obéit.

- Je viens de recevoir une lettre, commença-t-il. C'est une lettre de Galicia. Une de vos tantes : madame Lydia est mourante et vous demande à son chevet.

Le seigneur tendit la lettre à Iseult qui la parcourut du regard.

- C'est un de ses serviteurs qui l'a écrite ? questionna Iseult.

- Madame Lydia l'a fait dicter.

- Alors je dois m'y rendre, soupira Iseult.

- Il y a un bateau qui part dans deux jours. Tu pourras le prendre et accoster directement en Galicia.

Puis, elle prit la lettre avec elle, remercia son oncle et sortit de la maison. Elle devait retrouver Lucas dans la forêt mais maintenant qu'Iseult avait appris qu'elle devait partir, le mariage prévu serait repoussé et cela attristait la jeune fille.

Lorsqu'elle aperçut Lucas, la jeune fille courut vers lui et lui expliqua tout.

- Je dois partir, dit-elle. Ma tante Lydia est mourante et elle me réclame.

Puis Iseult lui montra la lettre. Le visage de Lucas s'était assombri. Il parcouru les quelques lignes puis baissa la tête.

- J'aurai voulu annoncer nos fiançailles le plus vite possible, soupira-t-il. Combien de temps resteras-tu là-bas ?

- Cela peut durer quelques semaines voire quelques mois. Tout dépend de la santé de ma tante.

Lucas prit Iseult par la main, la regarda puis lui dit plein de confiance :

- Ce n'est pas grave. A ton retour de Galicia, nous nous marierons. Nous vivrons heureux et plus rien ne nous séparera.

Gagné par la confiance de Lucas, Iseult retrouva le sourire.

- Merci Lucas ! Je reviendrais vite de Galicia. Mon oncle sera tellement heureux d'apprendre la nouvelle.

Iseult avait encore un peu de temps avant de rentrer au château.

Lucas l'entraina vers les prés et ensemble, ils passèrent d'agréables moments à parcourir les champs dans l'herbe verte.

Que la vie leur semblait belle en ce moment.

Jusqu'à ce qu'Iseult parte en Galicia...

Deux jours s'écoulèrent. Iseult avait préparé ses quelques affaires.

Son oncle l'amènerait au port pas très loin de la côte à quelques kilomètres et Iseult embarquerait pour se rendre auprès de sa tante en Galicia.

Le voyage en bateau durait environ une journée ou deux.

La veille, la jeune fille était passée chez Mara discrètement et lui avait annoncé ses fiançailles avec le prince Lucas.

La vieille dame en avait été réjouie. Elle avait embrassé Iseult et témoigné une si grande joie envers elle que la jeune fille en fut émue ; mais elle lui avait bien dit de garder secret cette nouvelle jusqu'à son retour de Galicia.

Dans sa chambre, la jeune fille avait recopié l'adresse de la maison de sa tante :

Madame Samenta Lydia

Maison des Lacs

En Galicia

Puis Iseult glissa le papier dans sa poche et descendit au salon. Les domestiques chargeaient les bagages. Iseult fit ses adieux à son oncle, à sa cousine ainsi qu'à Rafael qui était venu.

Lucas était arrivé aussi. En le voyant, Iseult aurait aimé courir dans ses bras et s'accrocher à lui de tout son cœur mais il ne fallait pas. Personne ne savait.

La jeune fille tendit sa main et Lucas la lui baisa.

Iseult ne dit rien. Ils se regardèrent quelques instants, puis la jeune fille monta dans le fiacre avec son oncle.

Par la fenêtre, elle agita la main en direction de ceux qu'elle laissait pendant quelques temps.

Elle ressentit alors le même sentiment de vide qu'elle avait ressenti lorsqu'elle avait quitté Aragon...



Le fiacre arriva bientôt et le cocher aida à faire descendre les bagages.

Puis la jeune fille embrassa son oncle et monta dans le bateau.

Depuis le pont, elle agita la main en direction du port où était resté son oncle.

Le bateau avança alors, et en peu de temps, Iseult commençait à partir pour la Galicia.

La jeune fille savait qu'elle reviendrait.

Pourtant, cette séparation était trop douloureuse.

La jeune fille aurait aimé que Lucas l'accompagne. Mais il en était ainsi.

Et comme avait dit Mara : « C'est comme ça que l'on grandit et que l'on accepte les choses telles qu'elles sont. » ...

A suivre !

Tome 2 : nouvelle vie