Chapitre 4 - Il devint mon royaume

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Vers la fin de l'été, le moment fut venu pour le seigneur de Castille et sa fille Adriana de partir pour la France.

Il passerait prendre Rafael tout en y déposant Iseult qui devait y passer les trois mois de voyage.

Iseult se trouvait dans sa chambre en compagnie de sa cousine. Iseult intérieurement été très excitée.

Elle avait attendu ce jour avec une telle hâte mais elle ne la montrait pas aux autres.

- Je dois prendre combien de robes ? questionna Iseult à sa cousine.

Celle-ci se tenait impassible contre la porte de la chambre.

Elle était vêtue d'une somptueuse robe de velours grise à l'ancienne avec un beau châle noir, un chapeau de feutre violet, une paire de gants en dentelle. Elle s'était apprêté le mieux possible.

Ses bagages étaient déjà chargés dans le fiacre.

- Prend en quelques-unes répondit Adriana. De toute façon tu pourras toujours revenir s'il te manque quelque chose.

- Tu as raison. Je vais prendre ces deux-là.

L'une était une grande robe de satin verte-émeraude à col ouvert et l'autre plus fine en soie grise était plus chaude avec de longues manches.

Elle trouva aussi sa robe de bal préférée et la prit aussi ayant comme l'intuition qu'elle en aurait besoin.

Ensuite, elle se dirigea vers sa commode et ouvrit le premier tiroir.

Adriana voyant sa cousine, s'était approchée l'air légèrement effrayé.

Iseult se tourna vers elle lui expliquant :

- Je prends quelques bijoux.

Sans faire vraiment attention, elle vida le contenu du tiroir dans une boite d'argent et la mit dans son sac.

Soulagée, Adriana retourna à sa place près de la porte. Iseult ne s'était pas aperçue de son air, trop occupée par la préparation de ses propres affaires.

En ouvrant son placard, Iseult trouva aussi sa tenue d'amazone. Depuis si longtemps qu'elle ne l'avait sortie !

Il y avait peut-être des chevaux à Aragon. Iseult serait ravie de pouvoir chevaucher de nouveau dans les prairies.

- Tu crois que j'en aurai besoin ? s'enquit Iseut auprès de sa cousine.

Elle venait de sortir la robe de la penderie et la mettant devant elle se tourna vers sa cousine.

Celle-ci s'était maintenant placée devant le miroir de la coiffeuse et ajustait son chapeau.

Iseult en fut déçue et répéta sa question.

Adriana se retourna et considéra la robe de haut en bas. Puis elle lança :

- Oui, peut-être mais ce sont tes affaires, c'est toi qui sait mieux que moi ce que tu dois prendre.

Adriana ajusta de nouveau son chapeau, boutonna ses gants, prit son ombrelle et sortit de la pièce sans rien dire.

Iseult entendit le bruit de ses talons descendre le grand escalier puis sa voix vibrante appeler son père.

Iseult fut déçue de la voir partir ainsi.

Et dire qu'elle pensait qu'Adriana aurait été heureuse de l'aider à faire ses bagages mais elle avait l'air de se préoccuper plus d'elle-même et de son apparence que des affaires de sa cousine.

Les Bâtisseurs d'Empires - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant