Billie

Chapitre 10 : Billie

Mais qu'est ce que ce mec fout là ?! Heureusement que Nana et Pa' sont arrivés juste à temps...

Je vois ce garçon dont je ne connais même pas le nom sortir de ma chambre et Nana me prend dans ses bras, elle me chuchote alors :

-Tu vas bien ?

-Oui, ça va mieux.

-Tu nous as fais vraiment peur Billie ! Dit Pa'.

-Désolée, murmurai-je.

Nana se relève et son visage est grave, je comprends tout de suite que les minutes qui vont passer vont être dures... Elle prend ma main et la serre fort, puis elle me regarde et me demande :

-Billie soit honnête, est-ce que tu as replongée ?

Je baisse la tête, honteuse et avoue :

-Le week-end dernier, mais c'était juste pour réussir à dormir... Je revoyais la scène comme si j'y étais, mes cauchemars sont plus violents et je n'y arrive plus...

-Billie... Souffle Pa'.

Je suis en colère de les avoir déçus une nouvelle fois mais je n'y peux rien, je voulais juste dormir un peu, ne plus être coupable pendant une heure... Juste une heure de paix...

Nana se lève et sors de la chambre, je me laisse tomber sur l'oreiller derrière moi et Pa' me dit :

-Écoute Billie, faut la comprendre... Elle veut tellement bien faire que ça la blesse de savoir que ses efforts sont vains... Mais nous te soutiendront quoiqu'il arrive.

Je souris faiblement et lui dis :

-Merci beaucoup... Mais, est-ce que je peux être seule quelques minutes ? S'il te plaît.

-Bien-sûr, dit-il en me tournant le dos.

La porte claque et je serre les poings, tellement fort que mes ongles me rentrent dans la peau. Les larmes montent mais ne dévaleront pas mes joues, j'en ai fais la promesse. Certaines scènes refont surface, la scène, son regard, et puis cet autre jour, leurs regards sur moi, leurs derniers mots. Leurs visages...

S'en est trop et je passe mes mains dans mes cheveux et je tire sur ces derniers de toutes mes forces, et une larme coule,

Une seule.

J'ai trahis ma promesse.

Une boule se forme au fond de ma gorge ; désagréable, douloureuse...

Je commence à trembler et j'ai la nausée, je tente de me lever mais je tombe sur mon lit comme une vulgaire poupée de chiffon, de la sueur perle sur mon front et j'en veux. Maintenant.

Dans un effort surhumain, je parviens à me lever et je m'agrippe à la barre de fer qui porte différentes poches, toutes reliées à mes bras. J'avance en me tenant fermement à cette barre comme si ma vie en dépendait. Je réussis à ouvrir la porte et avance dans le couloir à la recherche de ça.

Je titube, je sens les gouttes présentes sur mon front descendre vers mes tempes et mes jambes tremblent de plus en plus. J'ai à peine le temps de me retourner que je rends le maigre repas que j'ai avalée ce midi.

Étonnamment personne n'est présent dans les couloirs et ça m'arrange pas mal. Je trouve une porte et pose ma main sur la poignée avant d'être stoppée dans mon élan par un médecin qui dit :

-Vous n'avez pas le droit d'entrer mademoiselle.

-Si. Je dois y aller. Chuchotai-je avec ma faible voix.