You're not alone - Neither are you ( Reylo )

Chapitre Final

     La porte du vaisseau s'abaissa lentement et une lumière blanche, aussi pure que la neige de Hot, vint éblouir le visage du dirigeant du Premier Ordre. Kylo Ren descendit d'un pas bourru la passerelle tandis que ses yeux s'habituaient progressivement à la lumière de Naboo. Quelle ironie, pensa-t-il. La capitale de la planète, Theed, semblait accueillir son arrivée comme un nouveau salut, lui, le monstre né de l'union de deux des plus grand héros de la Galaxie pour détruire tout ce qu'ils avaient construit et ce en quoi ils avaient cru. Sa grand-mère avait été inhumée sur cette planète, et désormais été venu envers et contre tout le tour de sa mère. 

     Il posa un pied sur la plateforme rutilante de l'hangar impérial puis hocha à contre-cœur la tête pour saluer le nouveau chef de la Résistance qui attendait à sa droite. Kylo Ren avait accepté une trêve provisoire entre les Premier Ordre et les rebelles en mémoire de sa mère. Il arqua un sourcil moqueur au regard noir que lui renvoya Poe Dameron. Peut-être désire-t-il une autre séance dans la salle d'interrogatoire ? se moqua-t-il intérieurement. Il n'arrivait toujours pas à croire que soit ce crétin de pilote au sang chaud qui soit nommé à la tête de la Résistance et non pas Rey. Il s'avança et vit la jeune femme derrière Poe, son regard fuyant le sien. Il voulait forcer le contact entre leurs deux yeux mais elle était bien résolue à ne rien lui céder, même le moindre discret coup d'œil lui était inaccessible.

     Kylo serra les poings mais néanmoins se força à regarder droit devant lui, la tête haute. Il était hors de question qu'il reparte de cette planète sans que ses habitants aient appris à le craindre, lui, et le Premier Ordre. Il sentait la présence ambiguë de Hux marchant derrière lui pendant qu'ils rejoignaient l'autre bout de l'hangar. Avant l'atterrissage du vaisseau, Kylo Ren avait jugé bon de faire une courte mais concise morale à propos du comportement que devait suivre le général ; se faire humilier par ce Poe Dameron devant tout le personnel du destroyer avait été assez dégradant pour le général, au grand plaisir de son supérieur, mais leur image aussi en avait souffert, et ceci, n'avait guère faire rire le sith.

    Il s'arrêta finalement devant une jeune fille et qui, devant laquelle, il dût s'incliner malgré les protestations indignées de sa fierté. Il sentit le regard pesant de la Reine de Naboo sur lui et lorsqu'il se releva au signe sec de la souveraine, il sentit un malaise naître en lui en voyant l'étincelle dans ses yeux hurler maturité et sagesse. Un regard peu ordinaire dans les yeux d'un enfant. Sa grand-mère avait-elle eu le même regard à cet âge ?  Il devait avouer qu'il n'avait jamais compris le système monarchique mis en place par les habitants de Naboo et qu'il avait toujours douté de la capacité des souverains de gouverner à peine sorti de l'enfance mais... Maintenant qu'il avait vu le regard implacable de la Reine, ses doutes étaient remis en cause. 

     - Bienvenue à vous seigneur Ren, articula-t-elle d'une voix claire et autoritaire. 

     Il acquiesça en grommelant des remerciements. 

     Le monde voulait le rendre fou. C'était la seule explication plausible. Lui, le dirigeant tout puissant du Premier Ordre devait traiter cette fillette comme son égal ? Ils le faisaient bien rire ces guignols de Naboo vêtus de costumes tous plus ridicules les uns que les autres.

     La Reine leur indiqua le chemin à suivre jusqu'à la chambre mortuaire et alors qu'il allait s'engager dans le couloir à la suite de la jeune fille, Rey le dépassa accompagnée de Poe en lui adressant un bref regard pour l'enjoindre à se calmer. Si seulement elle savait que ce geste n'avait que servi à attiser encore plus sa colère.   

     Armitage Hux suivit ses ennemis tandis que derrière eux, un flot humain de journalistes et d'ambassadeurs se déversait dans les couloirs marbrés jusqu'à jaillir finalement dans une vaste salle circulaire. Hux leva les yeux au ciel devant cette foule déchaînée puis se retourna vers son commandant et sourit en voyant la main de ce dernier trembler au-dessus de son sabre laser. Allait-il encore se donner en spectacle en les gratifiant d'une de ses légendaires crises de nerfs ? Il était à peu près sûr qu'ils ne repartiraient pas de cette planète empestant le luxe et la propreté sans que cet enfant ne leur fasse un caprice, surtout s'il avait horreur des foules.