Le Livre Sacré de l'Unique Poireau

Fanfictions

Eh oui, si je n'étais pas déjà une vraie fangirl, je viens d'entamer un peu tardivement la dernière ligne droite de mon périple.
J'avais déjà tout : l'obsession imbécile, les blackouts ; les rires hystériques, soudains et solitaires ; le téléphone bourré d'images de plus en plus compromettantes et de moins en moins raffinées dans une boulimie fanartienne grandement facilitée par ce cher Tumblr ; les goodies (en nombre restreint pour mon porte-monnaie et ma dignité) ; les ships compulsifs et sans aucun fondement, même dans la vie réelle...
Et maintenant les fanfictions.

C'est bizarre quand on y réfléchit, parce que c'est habituellement une des premières choses auxquelles on est initié. Mais pas moi.
Le schmilblick, c'est que ça m'embarrassait atrocement. Voir des représentations plus ou moins fidèles à l'image que je me faisais d'un personnage (ou d'une personne) tracées sur un papier souvent virtuel ne me gênaient pas tant que ça, même au départ (mis à part certaines occurrences plus osées qui déstabilisaient ma piètre expérience). Mais pour une raison que j'ignore toujours, des actions, des dialogues, des pensées, des expressions sous forme de mots dans leur plus simple appareil me donnaient l'impression d'entrer en cachette dans un lieu secret et intime. Même sans ships (peut-être même plus, puisque je ne peux pas encore me résoudre à lire de fictions platoniques), je me sentais de trop dans cet écrin de fantasmes, comme lorsqu'on on surprend quelqu'un en train de se changer.

J'ai commencé à en lire par pure curiosité, toujours sur des fandoms que je ne connaissais pas, pour ne pas tomber sur un truc bizarre qui entacherait la pureté de mes chers petits personnages. Je lisais en diagonale des one shots, des trucs au hasard que je ne comprenais absolument pas, puis des fictions que les gens sur Tumblr recommandaient. J'ai enfin osé lire une très longue fiction (400000 mots, pour moi c'est un sacré paquet), encensée maintes fois sur les artblogs que je suivais. J'ai commencé le début sans lire sérieusement, et puis... J'ai tout dévoré. J'en ai lu une deuxième du même auteur. Et puis je suis passée à autre chose.
Mais l'idée restait là, dans un coin de ma tête. Presque un an plus tard, j'ai recommencé à lire des recommandations, et puis j'ai tenté la recherche directe sur Archive Of Our Own, d'abord sur des ships ironiques (MacDeau forevaaah) ou des fandoms étrangères à mon obsession ; ensuite, il y a quelques semaines, sur des choses sérieuses et fangirliennes. C'était assez gênant, mais j'ai trouvé de vraies perles, malgré mes attentes assez vagues et mes critères assez faibles, étant débutante.
Là la frénésie retombe un peu mais je sais que j'ai mis le doigt dans l'engrenage.
J'ai lu des fanfictions comme on tombe amoureux.

Tl;dr : Une fille coincée met plus d'un an à faire un truc normal et se sent obligée d'en faire un chapitre.