¢нαρтєя 6.

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Severus se laissa tomber sur son lit, les poings serrés. Il n'en pouvait plus d'avoir rongé son frein toute cette sinistre soirée...

Le concert devait être fini à présent, et il n'avait pu y assister...

Il fallait qu'il se calme. A son âge, il n'était plus question de se laisser aller à ce genre de colère puérile.

Pourtant, il se sentait à la fois furieux et désespéré. Son sort était injuste, vraiment trop injuste...

En apprenant à connaître la ville de Londres, il s'était aperçu que Poudlard se trouvait sur un des trajets possibles reliant le presbytère à l'hospice qu'il visitait, une ou deux fois par semaine. Aussi passait-il maintenant régulièrement devant l'école... A chaque fois, il était tenté d'y entrer, mais n'en faisait rien. Il était trop tôt, mieux valait attendre que Harry lui fît signe. Et si le garçon ne se manifestait pas d'ici une semaine, alors seulement, il irait lui-même prendre de ses nouvelles.

Or, plusieurs jours auparavant, il avait remarqué une affiche de concert sur la porte de l'école, et il se réjouissait à l'idée de se rendre à cette soirée musicale. On y annonçait, entre autres oeuvres de J.S. Bach, un concerto interprété en soliste par nul autre que... Harry Potter! Severus ne voulait à aucun prix rater cet évènement.

...Ce serait une excellente occasion de revoir le garçon, et de s'assurer discrètement qu'il se portait bien.

Mais ses projets avaient lamentablement échoué, par sa faute. En effet, il avait commis la grossière erreur de vouloir en informer Fudge, lui annonçant vers cinq heures qu'il sortirait ce soir là. De peur que son supérieur le soupçonne de vouloir aller passer du bon temps dans les quartiers louches de la ville, il avait même donné des précisions, expliquant qu'il se rendait à un concert en l'église St Peter, et que le programme -consacré à Bach- l'intéressait tout particulièrement. D'ailleurs, avait-il encore ajouté en se forçant à sourire, le vicaire général ne souhaitait-il pas se joindre à lui pour ce concert?

Hélas, en voyant l'expression de l'homme tandis qu'il l'écoutait, il avait su que sa soirée était d'ores et déjà ruinée.

Fudge l'avait dévisagé en silence pendant quelques secondes avant de répondre froidement: "Ce ne sera pas possible, Rogue. J'ai besoin de vous, ce soir. Nous devons mettre à jour les registres des mariages, des baptêmes et des enterrements. La musique passe après nos obligations paroissiales, vous en conviendrez, n'est-ce pas? "

Ravalant difficilement sa colère, Severus avait poliment fait remarquer que les registres pouvaient attendre le lendemain soir, alors que le concert n'avait aucune chance d'être reporté. Mais le vicaire général s'était levé brusquement, et l'avait toisé avec dédain. "Je constate à regret que vous attachez plus d'importance à la musique qu'au service de notre Seigneur, mon ami. Méfiez vous que je vous renvoie illico dans votre campagne. Si vous êtes venu à Londres, ce n'est pas pour mener la grande vie, sortir le soir et vous rendre à je ne sais quelles manifestations musicales, mais uniquement pour glorifier Dieu!"

Et Severus, la mort dans l'âme et se maudissant pour sa naïveté, n'avait eu d'autre choix que de s'incliner.

Toute la soirée, il avait pesté intérieurement contre son supérieur, l'affublant des pires noms d'oiseau. Fudge lui avait mis sous le nez de vieux registres poussiéreux, exigeant de lui qu'il les recopie mot pour mot, critiquant sans cesse sa lenteur et la laideur de son écriture. Et Severus avait eu un mal fou à ne pas brandir les vieux grimoires pour les claquer sur son crâne dégarni. Seule la pensée qu'il devait à tout prix se maintenir dans cette paroisse, car aucune autre affectation ne le rapprocherait autant de Harry, l'avait retenu de tout envoyer promener...

Le pire est derrière vous, Potter.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant