¢нαρтєя 12

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Severus venait d'achever ses visites aux malades. Le matin, il avait joué de l'orgue pendant deux bonnes heures. Il avait ensuite déjeuné sur le pouce, avant de filer à l'hospice.

Malgré toutes ses activités, la journée lui avait paru interminable. A présent, il était cinq heures. Enfin! De retour au presbytère, il lui restait trente minutes pour se détendre et faire un brin de toilette avant de partir pour Poudlard...

Il montait vers sa chambre quand John le héla du bas de l'escalier.

-Mon révérend! Quelqu'un a apporté un courrier pour vous.

Surpris, Severus s'arrêta, puis redescendit quelques marches, tandis que le séminariste montait celles qui les séparaient encore, un vague sourire errant sur ses lèvres. Le pasteur grommela un remerciement en s'emparant de la lettre. A l'instant où il reconnut l'écriture sur l'enveloppe, il sentit son coeur faire une embardée. ...Harry...! Ceci expliquait le sourire désagréable de John...

Pourquoi Severus avait-il un mauvais pressentiment? Le garçon lui faisait-il part d'un empêchement, pour ce soir?

-Qui a livré ce courrier?, demanda-t-il sèchement au séminariste qui n'avait pas encore tourné les talons et l'observait sans la moindre gêne.

-Un homme d'âge mûr...sans doute un valet... Il n'a pas décliné son identité.

-Bien. Merci, John.

Severus finit de gravir les marches et partit s'enfermer dans sa chambre, à l'abri des regards indiscrets. Là, il décacheta fébrilement la lettre.

"Mon cher révérend,

Vous serez certainement surpris en recevant cette lettre. Permettez-moi, avant toute chose, de solliciter votre indulgence... Je devine que ce qui va suivre ne va pas vous plaire, et j'en suis profondément désolé, soyez en certain.

Je commence tout de suite par vous informer qu'il est inutile que vous vous rendiez à Poudlard pour me voir, ce soir. Vous ne m'y trouveriez pas. En effet, j'ai quitté l'école depuis ce matin, et je séjourne actuellement chez lord Voldemort.

J'ai bien réfléchi depuis quelques jours, et je me suis enfin décidé à faire un choix, certes difficile, mais que je ne pense pas devoir regretter un jour.

Comme vous le savez, lord Voldemort a proposé de faire de moi son héritier, voici quelques temps déjà. Il a renouvelé tout récemment sa généreuse proposition. Après avoir beaucoup hésité, j'ai enfin mesuré à leur juste valeur les avantages que je pouvais tirer de la nouvelle situation qui m'est ainsi offerte, et j'ai pris le parti d'accepter. Pour moi, c'est une opportunité qui ne se représentera pas. Grâce à l'affection désintéressée de cet homme, je serai prochainement élevé au rang de Lord. Je n'ai donc désormais plus à me soucier de subvenir à mes besoins matériels. Aussi m'apparaît-il inutile de poursuivre mes études au sein de Poudlard.

Je présume que vous aurez du mal à croire ce que vous venez de lire, et que vous allez imaginer que je vous écris sous la contrainte, soumis à de quelconques pressions. Or, il n'en est rien. Je puis vous assurer qu'il s'agit d'un choix entièrement libre de ma part.

Il n'est pas souhaitable que vous cherchiez à me revoir. Cependant, si vous désirez me rencontrer afin que nous mettions les choses au point, vous serez le bienvenu au 12, Grevillestreet.

Votre dévoué

Harry Potter"

Severus se laissa tomber sur une chaise. Les doigts tremblants, il tourna la lettre dans tous les sens, à l'affût d'un indice quelconque prouvant qu'il était en proie à une hallucination. Puis il la relut en entier, la bouche envahie d'un goût amer.

Le pire est derrière vous, Potter.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant