¢нαρтєя 7.

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Harry avait passé une très mauvaise nuit. Malade d'angoisse, il n'avait trouvé le sommeil qu'au petit matin, et s'était réveillé en sueur, une migraine tenace chevillée au crâne.

Il se sentait si mal qu'il n'était pas allé prendre son déjeuner au réfectoire. La simple idée de devoir parler avec ses camarades lui donnait la nausée. Il avait bu un thé dans sa chambre, et une heure plus tard, l'étau enserrant sa tête commençait enfin à lâcher prise...

A neuf heures, il devait se rendre à une séance de direction avec Dumbledore. Pas question, donc, de traîner au lit en se lamentant sur son triste sort, une serviette humide étalée sur le front...

On frappa trois coups discrets à la porte. C'était Kitty. La jeune fille entra, chargée de ses ustensiles de ménage. Il la salua, et elle lui sourit tout en le dévisageant attentivement.

-Tu vas bien, Harry?, demanda-t-elle doucement en s'approchant de lui, après avoir déposé son seau et son balai dans un coin.

-Ça va, mentit-il, évitant son regard. Et toi?

-Tu es bizarre... Tu as mal dormi?

Son malaise était-il donc tellement visible? Ou avait-il là un nouvel exemple de cette fameuse "intuition féminine" qu'il avait déjà vue à l'oeuvre chez Ginny, Hermione ou même Narcissa?

-Ouais... Des cauchemars, grommela-t-il. J'ai mal à la tête. Ne t'inquiète pas, il n'y a rien de grave.

-Tu es sûr?, dit-elle en avançant encore.

Elle était maintenant à un pas de lui. Il s'écarta, se dirigeant vers la fenêtre.

-Dis-moi ce qui cloche..., insista-t-elle en venant se placer à ses côtés, avant de lui entourer affectueusement la taille de son bras. Je suis certaine qu'il y a plus que ça.

-Je t'en prie, Kitty, dit-il fermement après un silence. J'ai simplement croisé quelqu'un, hier soir, que je n'avais pas envie de voir.

-Où donc?

-Au concert... chez le duc de Fields.

-Oh... c'était qui? Un homme? Une femme?

-Peu importe. Je n'ai pas envie d'en parler, Kitty. Je préfère ne pas y penser.

Après un instant d'hésitation, elle le lâcha en soupirant imperceptiblement. Puis elle ouvrit grand la fenêtre, fidèle à son habitude, et s'éloigna de lui pour se mettre à l'ouvrage. Tandis qu'elle lessivait le sol, il gagna son lit en désordre et remonta rapidement draps et couvertures, un peu honteux.

-Je l'aurais fait, tu sais..., lança-t-elle d'un ton de reproche.

-Ce n'est pas grand chose, se défendit-il. Tu as suffisamment de travail comme ça.

Pensif, il revint se poster devant la fenêtre, croisa les bras et laissa son regard errer sur la cour pavée. Dans les plates-bandes perçaient ici et là les premières fleurs printanières, taches de couleur contrastant avec la teinte uniforme de la brique mangée par la mousse.

Il ne savait que faire. Le Lord avait-il vraiment l'intention de mettre sa menace à exécution? Si Harry ne se rendait pas très vite chez lui, Grevillestreet, comme il l'avait clairement exigé, allait-il s'arranger pour faire courir cette inquiétante rumeur qui signifiait la perte de Rogue?

Comment s'y prendrait-il? Irait-il trouver directement le supérieur du révérend pour formuler ses accusations? Ou susurrerait-il plutôt à l'oreille de certains paroissiens, faisant des allusions plus ou moins transparentes à une prétendue "relation contre-nature" entretenue secrètement par leur pasteur avec un de ses anciens élèves?

Le pire est derrière vous, Potter.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant