Du vent sous les tilleuls

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Je suis une fille de passage.

Bourrasque dans une allée calme,

Immatérielle et hologramme,

Du désert froid suis le mirage.

Et maintenant pourtant otage

De cette implacable amitié,

De ces élans attentionnés.


Alors, tenir mes promesses

Aux vents, aux rails, aux ailes, aux  gouvernails ?

Ou dévoiler mes avatars,

Et parmi eux mon être phare.

Vers elle, te prendre par la main,

Et te mener, sans plus de fard.

Mais seulement, seulement,

Mon ami, mon doux amant,


Connais-tu le chemin qui se cache dans l'impasse,

Le poisson aux gros yeux tout vibrant sous la glace,

Le lotus encore jeune émergeant de la marre,

L'œil luisant que saisit l'imminence d'un départ ?


Sous un ciel bas et lourd, d'un bleu vif éclatant,

La vallée mise à nue, silencieuse, érotique,

La vague qui se brise en un mouvement lent,

Et toutes ces couleurs, ces lignes, ces obliques ?


La plaine qui frémit au passage d'un roi,

Une baleine dansant au loin, et seulement pour toi ?

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