Jamais je ne me suis sentie aussi vide. Même quand on m'a larguée. Même quand on m'a trahie. Ça n'a jamais été aussi lourd à porter. Jamais aussi long. Même si cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti une telle douleur, au bout d'un mois, elle commençait à s'estomper. Pourtant, cela fait bien plus de temps, et cette blessure ne cesse de grandir pour me consumer de l'intérieur. Jamais les couloirs ne m'ont parus aussi grands, aussi longs, aussi vides. Jamais les cours ne m'ont parus aussi dérisoires et lents. Combien de fois me suis-je effondrée en pleurs? Combien de temps continuerai-je à me lever les yeux bouffi par les larmes? Quand mon esprit assimilera-t-il que jamais je ne te reverrai? Que jamais tu ne reviendras? Quand ces deux côtés de moi décideront-ils enfin à trouver un arrangement? Il ne reviendra pas. Je sais. Mais tous les matins, tous les soirs, toutes les heures, j'ai l'impression qu'à un coin de rue, un couloir, quelque part, tu vas être là. Je ne veux pas te réconforter avec un mensonge. Moi non plus. Je déteste les mensonges. Seulement c'est moi qui me ment. Ça va aller. Ça fini toujours par aller. Mais quand? Quand le cauchemar prendra-t-il fin? Quand cesserai-je d'être seule? Ta simple présence ne te suffit-elle pas? Non. Je te veux toi. Ta présence. À mes côtés. Je suis sûr que c'est toi qui est amoureuse de lui. Tu m'as percée à jour. Alors pourquoi pour toi, tu ne l'as pas fait? Pourtant c'était si facile. Je te regardais toujours, parlais toujours de toi, avais des réactions bizarres près de toi, ne pouvais pas détacher mon regard du tien lorsqu'ils se croisaient... J'aurais aimé pouvoir continuer. Je vous présente un nouveau camarade. Il a changé de classe. Je te connaissais déjà. J'avais peur de toi. J'avais vécu cela comme une agression. Tu ne veux pas aller lui parler? Non. Pour quoi faire? Vous allez vous présenter pour lui. D'accord. Mais tu savais déjà qui j'étais. Tu m'avais déjà fixée dans les couloirs, quitte à te pencher et fendre la foule. Tu m'avais fait peur. Mais tu m'avais vue. À quelle heure ça sonne? Je ne sais toujours pas. Je n'ai pas envie de savoir quelque chose que je n'ai pas su te répondre. J'aurais dû te demander si tu voulais qu'on y aille ensemble. Je ne l'ai pas fait. Vaut mieux vivre avec des remords qu'avec des regrets. Si tu savais comme c'est vrai. Mais on ne peut pas retourner dans le passé. C'est dommage... Quel cassos! Je ne permettrais plus personne t'insulter ainsi. Mais il est moche! Ce n'est pas vrai. On ne te jugera pas. Elles viennent de le faire. Comme tout le monde. Mais tu n'es pas tout le monde. La seule personne qui s'approchait de moi sans contrainte. La seule personne qui, en souriant, avait fait provoquer un tsunami à l'intérieur de moi. Tu es le seul maître de mes émotions. J'étais si heureuse près de toi... Votre camarade a changé d'établissement. Le seul souvenir de cette phrase me fait pleurer. Combien de temps s'est écoulé depuis ton départ? Combien de temps depuis la dernière fois où j'ai ris avec mon cœur? Mon sourire est fade. Sincère. Mais fade. Sans toi, la vie n'a pas la même saveur. À moins de forcer la main au destin. Très bien. Mais comment te retrouver? Comment t'avouer tout ce que mon cœur et mon corps ressentent? La chute est lente, lente,lente, lente, et tu me hantes, hantes, hantes, hantes, et je revois tous mes instants de toi, loin de toi. Ces mêmes instants qui se répètent en boucle dans ma tête. Ceux qui reviennent quand je suis seule dans le nois, le soir. Ceux que je n'ose pas oublier. Ceux qui cavallent dans ma tête lorsque je n'ai pas le droit de pleurer. Ça va aller. Parce que ça doit aller. Celle-là, elle est de moi. Je vivrais toujours avec cette blessure, même si je trouve quelqu'un à aimer. Moi, je ne t'oublierai jamais. Mais je suis certaine que toi, tu m'as déjà oubliée. Et ça me rend malade.
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La plume de sang
Romance"Bonjour, ma vie, mon monde, celui que je n'avais pas le droit d'aimer mais qui au final me brisera plus que tout. Ces larmes sur mes joues, je les avais oublié jusqu'à ce que tu partes. Mais il est impossible pour moi de t'en vouloir... Tu sais, ce...