15/16 février 2018

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        J'ai envie de te revoir. Tu me manques. Horriblement. Je me sens seule. Très seule. Quand tu es arrivé dans cette classe, tu ne savais pas ce que les autres pouvaient penser de moi. Tu m'as approchée, tu as percé ma carapace, et je me sentais mieux. Là où les autres m'ignoraient, toi tu me parlais. Tu étais toi-même seul, pourtant tu m'as approchée, moi qui est à l'écart des autres. Tu m'as apporté un peu de chaleur, une pointe d'espoir dans ma solitude. Je me sentais mieux. Beaucoup mieux. Je me disais que depuis que tu étais arrivé, j'étais plus intégrée. Illusion. Il n'y avait qu'avec toi que j'étais plus ouverte. Pourquoi t'es pas resté? Dans cette classe, tu étais le seul, ou presque, avec qui je n'étais pas mal à l'aise. Le seul à qui j'osais parler. Le seul avec qui je voulais devenir amie. Je ne m'en rendais pas compte, j'étais déjà amoureuse de toi. Depuis que tu es arrivé dans cette classe, je t'avais remarqué. Même avant. Peut-être à cause de lui. Tu es venu me voir pour lui. Première rencontre. Premier dialogue. Et depuis, je te voyais. Je m'intéressais à toi. Je voulais connaître ton prénom. Savoir qui tu es. Mettre un nom sur un visage. Un nom qui ressemble au surnom que je t'avais donné en attendant. Coïncidence? Je ne crois pas en ce genre de choses. Destin? Pourquoi serais-tu parti, alors? Mais si ça ne l'était pas, pourquoi ma classe? Pourquoi moi? Pourquoi toi? Parce que tu as percé mes défenses. Parce que tu avais beau être seul, tu t'approchais de moi. Cernier regard. Dernier sourire. Dernières paroles. A jamais. Et pour toujours. Premier regard. Premier contact. Un frisson. Étions-nous destinés à nous rencontrer? Étions--nous destinés à être séparés? Pour ne plus jamais se revoir? Pourtant, j'ai toujours un brin d'espoir. Sinon, pourquoi je suivrais tes potes dans l'espoir de te voir? "L'absence n'est qu'une illusion que le corps impose à l'esprit." Je te vois. Je t'entends. Toujours. Tu es toujours là. Près de moi. En moi. Dans mon cœur. La place vide à côté de moi t'attendra. Toujours. Qu'importe ce que je peux vivre ou faire. Il y a une absence près de moi, seul toi peut la combler. A jamais. Et pour toujours. Privé de lumière, un papillon ne peut pas voler. Je suis le papillon. Tu es la lumière. Ma lumière. Privé de toi, je ne peux pas voler. Je m'écrase. Je veux mourir. Mourir? N'est-ce pas un peu excessif? Non, pas forcément. Pas quand tu étais ma source de bonheur. Que suis-je sans toi? Un papillon privé de ses ailes. Papillon que les autres ne cessent de toucher. Je ne peux plus bouger. Ils en profitent. Ils me ramassent. Me clouent à un tableau. J'ai mal. Un papillon privé de ses ailes n'est rien. Je ne suis rien. Moqueries. Insultes. Ignorance. Rejet. Venin. Le papillon n'empoisonne pas. Tu ne mourras pas s'il s'approche de toi. Le papillon est gentil. Trop gentil. Seul toi n'en profite pas. Les autres pompent cette gentillesse, cette naïveté. Rejet. Dégout. Le papillon se déteste. Il se fait du mal en n'observant que des photos. Insécurité. Le papillon ne fait plus confiance. Seuls sa lumière et ses amis les beaux papillons peuvent en bénéficier. Le papillon est seul. Il a peur. Sa lumière lui manque. Elle sera toujours la bienvenue. Toujours. A jamais. Comment voir dans le noir, sans lumière pour me guider? Impossible. Défense. Reconstitution de la carapace. Retour de la solitude. En plus épais. Plus frappant. Retour dans le vide. Sans lumière. Recroquevillé. Le papillon a mal. Sa lumière est partie. Ma lumière est partie. Please... I don't wanna die...

La plume de sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant