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Ismène s'était couché dans le lit deux places, elle avait juste envoyés un sms à Clara pour la prévenir qu'elle rentrerait en fin de matinée.

Cette nuit - là, Ken s'était retourné dans son lit, il entendait Ismène parler , pas distinctement, puis elle s'était mise à pleurer de façon continue et violente. Mohammed avait réagit très vite en allant réveiller sa cousine.

- Hey Izzy...ne pleure pas c'est un rêve... Il prenait sa cousine contre lui. Ken s'était posté à l'encadrement de la porte en observant la jeune fille se faire réconforter.

- Il m'a détruit, il veut me détruire.. Elle avait répétée ça une dizaine de fois.

- Ismène ouvre les yeux, s'il te plaît, c'est moi, Mohammed !

- Je mérite pas d'être heureuse, c'est ma faute, arrête... La jeune fille avait divagué comme cela durant une bonne heure avant de se rendormir entre Mohammed et Ken. Ce dernier les avaient rejoint, il avait ressenti le besoin de l'aider. Cette crise lui avait fait peur, pas parce qu'Ismène avait parlé dans son sommeil mais par ses paroles. Le rappeur avait cru s'entendre deux ans en arrière.

En effet, Ken, avait essuyé bien des peines depuis l'âge de dix- sept ans. D'abord la rupture avec ses parents, cette cassure se colmatait depuis quelques mois. Il avait reparlé avec son père et sa mère. Le rappeur avait même demandé à son père de s'associé à lui pour son label Seinezoo Records. Son père avait longuement réfléchi pour ensuite accepter avec enthousiasme. Le jeune homme avait essuyé par la suite des déceptions amoureuses. Il n'avait pas toujours fait face en écrivant ou en rappant, il s'était mis à fumer ponctuellement du cannabis, à boire jusqu'à oublier son prénom et même à "baiser" des inconnues, qu'il avait jeté comme des mouchoirs le lendemain matin.

Son groupe avait surnommé cette période de deux ans : la période "nek le fennec". Il avait été l'allégorie du ça c'est à dire dans la théorie de Freud, le support où il y a nos plus bas instincts, nos fonctions primaires : boire, manger, se reproduire et dormir. Doum's, à l'époque, avait émit l'hypothèse que Nekfeu était le "sur-moi" (la conscience, qui contrôle et censure des pensées) et Ken était le moi. Le concerné avait trouvé ça compliqué et par dessus le marché tirer par les cheveux. Il avait ajouté que Doum's devait arrêté la beuh, ça lui donnait des idées farfelues.

Le rappeur, en voyant l'état de son amie, s'était questionné : qu'avait-elle pu vivre de si traumatisant pour en faire des crises ? Qui lui avait fait tant de mal ? Pourquoi ? Personne à part Ismène n'aurait pu lui donner une réponse. De plus, maintenant qu'il l'avait près de lui, elle s'était rendormie, les deux hommes de chaque côtés du lit eux n'eurent pas ce loisir.

Le matin, Mohammed avait été obligé de partir tôt en studio. Eliot avait plusieurs choses à lui proposer pour son nouvel EP. Ken avait rassuré le basané en promettant de "s'occuper" de la métisse.

Ken s'était alors endormi près de son amie, instinctivement, celle-ci avait rapproché son corps de celui du Grec mais avait gardé les bras le long du corps. Le jeune homme ne fut pas de cet avis et avait mis la tête de la brune contre lui. Cette dernière, s'était alors recroquevillé et s'était blotti contre lui.

Ismène s'était levé vers onze heures, elle s'était alors empressée de quitter l'appartement pour rejoindre la FAC assez vite. Elle avait laissé un mot à l'adresse de Ken :

" Merci pour cette nuit, je ne sais pas si j'ai rêvé ou ce qui s'est réellement passé. Merci d'avoir été là Ken. Je repasserai chez toi un de ces quatre, parce que, je pense te devoir des explications si je n'ai pas rêvée..

Lourde comme une plumeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant