Lourde comme une plume

#21

- Ismène-

L'automne se faisait de plus en plus froid. Un soir après le travail, me sachant seule ce soir, j'avais pris la route  pour aller chez Deen. Ce dernier m'attendait, avec Mohammed. Depuis une semaine, Ken avait déserté l'appartement pour aller enregistrer à Londres, avec une star de la pop anglaise apparemment. Je n'avais pas rétorquée. En dépit de l'ennui et de la solitude qui m'habitait de plus en plus, j'avais fait l'effort de sortir de l'appartement où je terrais depuis quelques jours. Ce n'était pas volontaire, mais c'était plus fort que moi, Ken avait la manie de se lasser en six mois. Ce mois-ci ça faisait six mois. J'avais peur, je me l'avouais : j'avais peur qu'il me rejette.

Une fois chez le Toulonnais, j'avais enlevé mes baskets et mon gros parka.  Une fois que j'avais salué  Mohammed, Deen, Célia et Samantha, je m'étais affalée sur le canapé.

- Bah alors Izzy ? Qu'est- ce qui se passe ?  M'avait interrogé Sam.

-Rien je suis crevée et blasée. Ken est parti depuis une semaine, je n'ai eu qu'un message en tout et pour tout. Je n'aime pas être seule dans son appartement.

- Tu peux rester dormir ici. Etait intervenu Célia.

- Non mais ça va. Ne vous inquiétez pas, il revient dans cinq jours normalement.

Pour changer de sujet, j'avais posé la tête contre le ventre de ma sœur. Célia en était à sept mois de grossesse.  A la seconde où ma nièce avait senti le contact de ma tête, elle avait commencé à faire la fête dans l'utérus de ma sœur.  J'avais eu un sourire, je m'étais alors mit à chanter une comptine pour enfant. 

- Pour le prénom vous avez des pistes ? Avais-je demandé interrompant les discussions des gars.

-  Euh oui...On a fait deux listes.  Avait dit  Deen.

- Montrez moi !

Célia s'était levé et avait pris le calepin avec les deux listes :

Liste de  Deen :

- Eden, Zeïna,  Massilia, Sarah, Naelline

Liste de Célia :

- Senda, Camila, Nihel, Rose, Elyssa

Avec Samantha et Mohammed on avait lu. Mohammed  avait donné son avis :

- J'aime beaucoup Massilia et Senda .

- J'aime bien Massilia aussi.  Avait renchérit Samantha.

- Sarah et Rose sont de bons choix. Avais-je simplement dit.

-  Vous nous aidez pas.  Disait Deen.

Tout le monde avait rit au nez de papy Deen. J'avais juste soupirée.

Vers vingt- deux heures j'étais rentré chez moi. Un mauvais pressentiment m'habité. Lorsque j'étais arrivé devant la porte de l'appartement, elle était déjà ouverte. Peut-être était-ce Ken qui était rentré?

Je m'étais avancéE d'un pas prudent, tout en composant le numéro du premier gars qui venait dans mon répertoire : Antoine.  Dans la pièce principale tout avait été retourné. Le silence était là. La peur montait crescendo dans mon esprit mais j'étais résolu à savoir si j'étais seule ou en présence d'intrus.

J'avais fait le tour avec Antoine au téléphone.

- Izzy vas-y je suis en bas de chez vous, j'arrive. J'appelle Ken. Il faut qu'il rapplique. Reste où tu es. Il avait dit ça d'une manière très hachée. Pour me faire comprendre son inquiétude.

-Je suis dans la salle de bain. Tout est pété...La chaîne hi-fi a disparu ainsi que mon ordinateur et la télé.

- J'arrive.  Il avait raccroché.

Deux minutes plus tard il était dans l'appartement. J'étais silencieuse. Mon cœur battait à tout rompre en voyant l'état de l'appartement.   La porte fracturé, les pièces sans dessus dessous.  Des objets ont été volés. Ken allait  me pourrir je suis sûre. 

- Izzy. J'appelle les flics, appelle Ken il répond pas ce bouffon.

- Da...d'accord

J'avais saisi mon téléphone et avait appelé mon copain.  Au bout de trois sonneries il avait décroché.
- Qu'est ce qui a putain ? Pourquoi vous me cassez tous les couilles. Je bosse moi ce week-end ?
- Je...je ...l'appartement...putain...
- Quoi ? Qu'est ce qui a ? T'as fait une connerie à l'appartement ?
- Non...
- Qu'est ce qui a ? Pourquoi t'as l'air flippé ?
- On s'est fait braquer Ken...L'appartement c'est le chantier des affaires ont disparus. La police va arriver.
- Oh putain. Je reviens dès que j'ai un billet de train. T'es seule ?
- Non Antoine est là.
- T'étais où ce soir ?
- Chez Deen.
- Tu n'as rien ?
- Non ça va.
- D'accord. Je reviens demain matin j'espère.
Il ne m'avait pas laisser le temps de répondre qu'il avait raccroché.