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Ismène

La dépression s'était manifesté de façon minime au début mais elle avait prit le dessus lorsque j'avais appris malencontreusement que Ken avait refait sa vie par Susie, en faite elle m'avait appelé et Moh hurlait au téléphone : sûrement sur Ken, il avait crié « t'es un enculé, que ta garce aille en enfer petit grec de mes couilles ». Charmant. Célia m'avait précisé un moment après que Ken était reparti dans ses mauvais bails. Pour ma part, j'étais dans une phase où je survivais, malgré les gentillesses de mes amis londoniens, malgré qu'Alec m'ait trainé avec lui au dojo de l'ambassade pour m'apprendre à extérioriser avec le jujitsu et la méditation. Il avait risqué son habilitation pour essayer de me sortir la tête de l'eau. Alec ne parlait pas beaucoup et montrait aux gens à qui il tient qu'ils étaient importants pour lui. Alec était de loin la personne la plus loyale et la plus attentionnée du monde. Avec le recul, j'étais arrivé à la conclusion que ma vie à Paris était révolue. Je ne pouvais cependant pas me résoudre à oublier Ken et mes amis. Je prenais des nouvelles de chacun d'eux via Susan et Célia.

Par la suite Deen était arrivé vers trois heures du matin chez moi, malgré que Célia m'avait promis de ne pas lui communiqué mon adresse elle avait lâché le morceau lorsque mon meilleur ami avait pété les plombs à cause de ma « disparition » et l'avait menacée de se barrer avec leur fille : Neylah. Il avait débarqué et avait fondu en larmes lorsque j'avais ouvert la porte, ce que je ne savais pas c'était que Hakim était là aussi. Il m'avait d'abord insulté puis m'avait serré contre lui et m'avait de nouveau insulté en trois ou quatre langues différentes.

J'avais soupiré de soulagement en les voyant tous les deux sur le canapé en train de se battre pour savoir qui allait avoir la télécommande. Rien n'avait changé dans ce groupe de zigotos. Je les aimais c'était claire à ce moment - là dans mon esprit mais je ne repartirai pas à Paris.

Le lendemain matin, nous étions samedi, je m'étais levé vers neuf heures pour faire le petit déjeuner, ça faisait des mois que je n'avais pas fait ça. Damian m'avait forcé à manger le matin au moins la semaine pour aller travailler sereinement. J'avais fait du café, thé et avait mit des céréales sur la table. Je m'étais appliqué à presser des oranges pour que mes amis aient du jus frais, je savais qu'ils en buvaient tous les deux le matin, enfin si mes souvenirs étaient justes. 

Les garçons étaient repartis le lundi soir. Je m'étais rendu chez Jayce. Je n'avais eu l'envie de parler de mon week-end de retrouvailles semi amères avec mes amis, mes reufs. Je m'étais assise sur le fauteuil, je n'étais pas à mon aise : mon pantalon à pince et mes talons aiguilles me faisaient un mal de chien. Damian et Jayce m'avaient détaillé du regard. Ils ne m'avaient pour ainsi dire pas vu aussi bien habillés depuis mon arrivée. Ils avaient tout deux, l'habitude, de me voir, en pyjama ou en jogging.

Damian m'avait complimenté en me faisant part de son appréciation : s'il avait été hétéro il m'aurait sûrement « fait la cour ».

Je savais que cette réunion en semaine avait caché quelque chose, je m'attendais à une nouvelle de la part du blond. J'avais regardé le couple, je n'étais jamais venu en semaine pour une soirée chez mes nouveaux amis. Alec nous avait regardés avec un sourire plaqué sur le visage :

- Bon crachez le morceau !! Avait sifflé Jayce.

J'avais tout de suite fait un regard réprobateur à mon ami, je ne voulais qu'il brusque Alec et Damian. Si ce dernier n'avait pas pipé mot depuis la dernière demi-heure, cela voulait dire qu'il était stressé. J'étais curieuse de savoir la raison de ce suspens.

- Depuis plus de deux ans, nous essayons d'adopter un bébé. Nous avons essuyé un refus, aujourd'hui nous avons eu l'agence d'adoption et nous somme accepté sur la liste des parents. L'agence nous a même trouvé un bébé qui sera adoptable dans un mois. Il n'est pas encore né, c'est un garçon. Nous avons du mal à réaliser, j'ai peur.

Lourde comme une plumeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant