Dans le jardin des jumeaux, les massifs commençaient à fleurir, prouvant par leurs beaux pigments l'arrivée du printemps et parant par la même occasion la maison de mille petites touches de couleur. Valentin ne leur accorda pas un regard, tout ce qui l'intéressait était son ami s'appuyant lourdement sur lui, ses jambes étant encore incapables de supporter son poids. Le rendez vous chez le principal s'était plutôt bien passé, enfin pour eux. Étonnement, ce fut Ashley, pourtant si timide et si facilement intimidable, qui avait commencé à raconter ce qui s'était passé, après quelques minutes d'un silence à peine brisé par le bruit des respirations.
Au final, Louis et ses deux gorilles avaient gagné une semaine d'exclusion et une convocation de leurs parents chez le principal. Au sein du groupe d'amis, seul Cyril avait pris un mot dans son carnet et une heure de colle. Le principal avait expliqué cette décision en avançant la tolérance zéro de l'école pour la violence quelqu'en soit le motif. Val avait réussi à convaincre le principal de l'excuser pour la dernière heure de cours afin de pouvoir soigner son ami qui était, il ne pouvait se le cacher, en très mauvais état. Max n'avait pas dit un mot que ce soit pendant l'entretien dans le bureau du chef de l'établissement ou pendant le trajet jusqu'à la maison de Val. Valentin réussit à sortir ses clefs de sa poche à une main, l'autre soutenant toujours le jeune homme.
Enfin rentré chez lui, il donna un coup de pied dans la porte pour la refermer, déposa son ami dans le canapé et monta ses escaliers quatre à quatre afin d'aller chercher la petite boîte à pharmacie située dans la salle de bain.Dans le salon, seul pour la première fois depuis que la première insulte avait été lancée, Maxime se mit à pleurer sans pouvoir s'arrêter. Il leva le bras pour essuyer les larmes sur ses joues, ne voulant pas paraître si faible. Ce simple geste lui tira une grimace de douleur, ces connards ne l'avait définitivement pas raté. Seul dans cet endroit inconnu, il avait peur, il était même terrifié que tout recommence. Il avait aussi peur du jugement de ceux qu'il ne connaissait pas mais aussi du jugement de ses amis et de Val. Les perles d'eau venaient mourir sur ses lèvres sans qu'il ne puisse rien y faire. Les marches grincèrent et avant que Max n'ait eu le temps d'essuyer ses larmes, Valentin était devant lui.
Un peu désemparé, Val s'approcha du plus petit, s'accroupit et essuya tendrement ses larmes du bout de ses pouces. Puis il prit une compresse et commença à désinfecter les plaies de Max, provoquant chez lui des grimaces dues a la douleur.
-Dis Max, dit-il après quelques minutes où il était uniquement concentré sur le visage de son ami, ce que ces débiles ont dit, est ce que c'était la vérité?
Maxime fit alors une grimace légèrement plus appuyée que les autres, qui n'était pas due à l'action du désinfectant sur sa peau, mais que son ami ne remarqua heureusement pas.
-Non, c'est faux... Ce n'est pas vrai...Il était aussi convaincant qu'un crocodile qui affirmerait n'être qu'un mignon chaton.
Pourtant une lueur fugace passa dans les yeux de Valentin, mais avant qu'il n'ait pu déterminer sa signification, elle avait déjà disparu.
-Ok, retire ton T-shirt, dit l'apprenti infirmier en sortant un tube de la boîte.
-Qu.. Quoi?
-C'est pour tes bleus, expliqua-t-il en présentant le tube d'hémoclar à son ami.
Après que Max eut posé son t-shirt, ils purent admirer l'énorme hématome s'étalant sur le flan du jeune homme. Malgré toutes les précautions qu'il prit pour faire doucement pénétrer la crème, le visage de son ami se crispait souvent dans une expression de douleur.Ils n'entendirent pas la serrure se déverrouiller, ni la porte s'ouvrir sur un homme ayant peut-être la quarantaine. Il n'était pas remarquable, un peu petit peut-être, un petit peu enrobé aussi, dans l'ensemble un homme banal qui agissait dans cette maison comme un roi sûr de son autorité. Sans offrir un seul regard au jeune homme torse nu sur son canapé, il s'en approcha. Quand il le remarqua, son sang ne fit qu'un tour...
-Valentin, tu m'expliques ce que tu fais là? Tu sais bien que je ne veux pas de ce genre de perversités sous mon toit !
Le dénommé Valentin releva la tête et lui lança un regard empli d'un dégout qui blessa profondément Maxime, dégoût qu'il ne prit même pas la peine de dissimuler:
-Ne t'inquiète pas, Marc, on faisait rien...
Avant qu'il ne puisse répliquer, de petits coups contre la porte se firent entendre...
Lorsque la sonnerie retentit, Cyril fut le premier à sortir de la salle, inquiet pour son meilleur ami, et il ne pensa pas à attendre Ash qui dût le rejoindre en courant - et elle n'était vraiment pas douée pour ça. Cyril, compatissant, ralentit son pas en voyant la jeune fille essoufflée arriver à son niveau, mais en maintenant quand même une cadence élevée. Tout en marchant il envoya un message à Jordan pour lui donner l'adresse de la jeune fille. Dans son cœur se mêlaient de la peur, de la haine et de la colère, créant un mélange imprévisible. Il ne remarqua pas que son amie ralentissait à l'approche de sa maison. Ce fut uniquement lorsqu'ils furent l'un à coté de l'autre au niveau de la porte qu'il s'aperçut que la jeune fille mettait bien trop de temps pour ouvrir. Avec tendresse, il posa une main rassurante sur son épaule et sans un regard la jeune fille eut la force de donner un trop léger coup. Un homme passa sa mine patibulaire dans l'entrebâillement de la porte. Après avoir lancé un regard plein de dégout au jeune homme encore sur son canapé, il prit son manteau et partit rapidement de la maison en donnant un coup d'épaule à Ash que nul ne vit, tout les regards étant tourné vers le blessé assis sur le canapé.

VOUS LISEZ
Un triste choix
FanfictionSes yeux... Si beau et si triste... pourquoi est tu si loin? pourquoi tu te cache? Et quel secret tente tu de dissimuler? Voila c'est ma première fanfic donc essayer d'être indulgent s'il vous plait. pouvez vous aussi être sympa sur les faute d'or...