Together until the end [Tome 1]

Ch.20

[Pov Newt]

Je décide de tout lui dire. De lâcher entièrement mon sac. D'ailleurs c'est la première que j'en dis autant à se sujet. Même à Tommy quand je lui ai raconté je lui ai simplement exposé les faits comme quoi j'avais tenté de me suicider mais que j'avais finalement raté et qu'aujourd'hui je me retrouve boiteux, rien de plus. Mais avec elle je ne laisse passer aucun détail.

J'ai bien comprit qu'elle-même a tenté quelque chose dans son labyrinthe mais elle ne semble pas prête à en parler. Et je ne serai sûrement pas la personne qui l'obligera à parler.

Seulement je compte bien lui raconter mon expérience, même si c'est un moment de ma vie dont je n'aime pas vraiment parler. Au moins elle saura que si elle veut en parler je serai là pour l'écouter.

[Pov Kahina]

Je garde le silence tout le long de son récit. Il me raconte qu'à ses débuts dans le labyrinthe il était coureur, chaque jours il courait à travers les dédales de pierres dans l'espoir de trouver quoique se soit qui leur aurait permit de trouver une sortie et de s'échapper de cet enfer.

Mais le temps passait et toujours rien. Chaque mois la boite remontait avec un petit nouveau, sans aucun souvenir et complètement perdu et apeuré. Toujours la même rengeigne, qui se répétait inlassablement. Et puis ils perdaient des compagnons aussi.

C'est pour cela qu'un jour il m'explique avoir craqué. Il n'en pouvait plus de tout cela. Aux yeux des autres il était toujours ce garçon sympathique qui tentait de rassurer les petits nouveaux au début pour les rassurer alors qu'au fond de lui-même il n'y croyait pas, il n'y croyait plus et avait perdu espoir à force d'avoir l'impression de parcourir le labyrinthe pour rien.

Alors un jour il a décidé de tout laisser tomber, tout abandonner.
Alors une matinée au lieu de courir, il a grimpé. Il a escaladé le lierre qui pendaient le long des murs de pierres. Puis arriver à une certaine hauteur, il a sauté.

Il a s'est laissé tomber dans l'espoir d'en finir. D'en l'espoir de quitter cette endroit d'une manière ou d'une autre. C'est tout ce qu'il souhaitait à ce moment là. Il voulait laisser les tourments causés par cet endroit derrière lui. Il voulait être en paix.

Seulement voilà, il s'est réveillé quelques semaines plus tard. Si au début il pensait se trouver de l'autre côté il a bien vite été ramené à la réalité en voyant où il se trouvait et avec qui.

Ils lui ont tout expliqué. Alby l'avait retrouvé gisant au sol. Son état était critique mais il respirait encore. Il l'a alors ramené au bloc et les medjacks l'ont prit en charge. Il a été veillé jour et nuit. Tous attendaient dans l'espoir qu'il se réveille.

Ce qu'il a fini par faire. Et quand il a comprit où il était et qu'en plus il avait échoué, il s'en est voulu, voulu de s'être lamenté raté. Puis il leur en a également voulu, voulu d'avoir tout fait pour le sauver alors qu'il voulait simplement en finir.

Puis il a découvert, découvert la seule séquelle qui allait lui rester à vie de cette tentative comme pour lui rappeler plus tard son échec, sa jambe.

Les medjacks lui ont alors expliqué qu'il ne pourrait plus devenir coureur, qu'il boiterait toute sa vie mais qu'il avait eu de la chance car il était passé pas loin de finir estropié.

Une chance qu'on lui avait dit...quelle ironie en pensant que s'il était dans cet état c'était parce qu'il avait tenté d'en finir, alors la chance, il n'y croyais pas trop. S'il avait eu de la chance il aurait réussit ce qu'il avait voulu faire.

Il en était donc là, toujours enfermé dans ce labyrinthe, avec les mêmes choses qui se répétaient au fil du temps.

Au début cela avait été dur. Il ne supportait pas les regards compatissant des autres blocards. Il n'avait pas besoin d'être prit en pitié suite à un acte qu'il avait délibérément choisis de faire.

Puis le temps passait. Il travaillait au champs en temps que sarcleur et était devenu le second d'Alby. Tout redevenait comme avant sa tentative de suicide vaine, enfin façon de parler puisque rien n'aurait pu redevenir comme avant sinon cela aurait voulu dire qu'il n'aurait pas eu de patte folle. Or elle était là, et sa démarche boiteuse lui rappelait sans cesse cet échec.

Mais il avait fini par pardonner, non pas à lui-même, mais au moins aux autres. Ces camarades qui avait tout fait pour le sauver parce qu'ils ne voulaient pas perdre encore un des leurs.

Quand il avait finalement comprit cela il s'en était encore plus voulu à lui-même. Mais cette fois-ci il s'en était voulu d'avoir essayé d'en finir, d'avoir essayé de tout laissé derrière alors que cela incluait ceux qui au fil du temps passé avec lui étaient devenu des amis...Il avait selon lui été égoïste.

Maintenant il comprenait, il comprenait en quoi n'avoir que pour seule séquelle une jambe boiteuse au vu de la chute qu'il avait fait était une chance...

Une chance parce que au final il était en vie. Et aujourd'hui il était ici. Il avait finalement réussi à s'échapper du labyrinthe...

« Et puis au moins j'ai pu croiser ta route... » fini-t-il par souffler à la fin de son récit.

Je sens son regard me brûler la peau. Je tourne la tête vers lui pour le regarder. Puis je le prend dans mes bras, instinctivement. Ces mots m'ont touché. Je ne sais pas vraiment quel est ce sentiment étrange qui s'empare de moi à ce moment là.

J'ai déjà prit Noah dans mes bras à plusieurs reprises pourtant je ne me rappelle par m'être sentie aussi bien qu'en cet instant là. Surtout au moment où il a répondu à mon étreinte, la surprise de mon geste passée.

« Merci. » je murmure.

Il se décale pour me regarder droit dans les yeux.

« Merci de me l'avoir raconter. J'aimerais pouvoir en faire de même, tout t'explique mais je ne m'en sens pas capable à l'heure actuelle. »

« Tu le raconteras le jour où tu en auras envie et quand tu seras prête. »

Un mutisme s'installe entre nous. Nous ne nous lâchons plus du regard. Je me sens bien et détendue en sa présence. Et sans trop savoir comment nos têtes se rapprochent doucement. Nos fronts sont collés et je peux sentir son souffle chaud me carresser la peau. Nous ne sommes plus qu'à quelques millimètres l'un de l'autre et mes yeux se ferment doucement alors que l'écart se réduit de plus en plus.

Puis soudain une explosion se fait entendre dehors.