I) Les pertes

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Amy... Rory...

Ses derniers compagnons. Disparus. Comme tous les autres avant eux.

Donna... Martha... Jack... Mickey... Rose...

Le Docteur enfouit son visage dans ses mains. De nouveau ses amis étaient partis à jamais, sans lui laisser la moindre chance qu'ils se revoient un jour. On aurait pu croire qu'avec le temps la douleur s'amenuiserait. On aurait pu croire. Car la douleur était toujours là, lancinante. De plus en plus forte à chaque nouvelle perte, car chaque ami perdu remémorait au Docteur tous les précédents qui étaient également partis. Enfin, s'il le désirait vraiment, il aurait toujours pu revoir quelques-uns de ses anciens compagnons. Mais le Docteur ne le ferait pas. Il n'avait pas le droit de leur faire ça. S'il revenait les voir, certains seraient en danger de mort tandis que d'autres verraient la totalité de leurs connaissances menacées. En effet, tous avaient repris leur train de vie quotidien avec peines et efforts, alors il ne détenait absolument pas le droit de resurgir dans leur vie ainsi. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était les observer de loin avec un regard triste ou leur donner un petit coup de pouce de temps à autre tout en restant discret... Du moins, pour ceux qu'il pouvait revoir. Car certains vivaient désormais dans des zones de l'espace et du temps qui lui étaient interdites d'accès. Des amis perdus à jamais. Les larmes se mirent à couler le long de ses joues.

« Pourquoi ? Pourquoi dois-je tous les perdre ? » sanglota-t-il, avachi sur la console du Tardis.

Il resta ainsi une bonne dizaine de secondes, laissant s'écouler ses perles salées et le front plaqué face à une multitude de lumières clignotantes. Puis soudainement, il se redressa et alla donner un coup de pied sur une marche de l'escalier menant à l'étage en hurlant:

« Pourquoi ?! »

Une vive douleur douleur lui traversa la jambe mais n'amoindrit pas son accablement. Cependant, comme protestant, le Tardis émit un bref instant son chuintement familier. Le Docteur releva la tête et une esquisse de sourire se dessina sur son visage.

« Oh, désolé Sexy, s'excusa-t-il en caressant la rambarde de l'escalier. C'est vrai, je t'ai encore toi. »

Il fit quelques pas vers la console, ajoutant en chuchotant :

« L'idiot et sa boîte... »

Il renifla, ravalant ses larmes, et rajusta son nœud papillon.

« Je pense que... non... »

Il ne finit pas sa phrase, laissant les pensées se bousculer dans sa tête. De toute façon, il n'avait plus personne pour lui répondre. Car le Tardis pouvait certes l'écouter, mais il n'avait pas la possibilité de deviser avec lui. Le Docteur n'avait plus personne ni pour le regarder parler de la complexité de l'univers avec ébahissement, ni pour rire à ses boutades... De nouveau. Le cycle se répétait. Le Seigneur du Temps retomba dans sa morosité et sortit de la salle de commande du Tardis pour aller se coucher.

Le Docteur semblait se rappeler que quelqu'un lui avait un jour dit que la nuit portait conseil.

Une régénération atypique [Fanfiction sur DW]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant