Je ne pensais pas que de me voir avec un autre gars allait susciter une telle réaction chez toi, même si ce gars était Elizio. Je m'étais persuadée que si t'avais parié sur moi, ça signifiait que je n'avais que peu d'importance à tes yeux et qu'au pire, tu prendrais la mouche juste quelques instants avant d'arrêter de nous calculer mais je m'étais trompée sur toute la ligne.
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« — Tu joues à quoi ? m'incendia ma cousine
— Je t'ai dit que je ramenais quelqu'un, lui répondis-je sereinement
— Oui mais pas lui !
— Bah maintenant tu sais
— Tu cherches les problèmes meuf. Il est venu pour te reconquérir et tu lui fais ça ?
— Je m'en fous de sa reconquête d'accord ? Il m'intéresse pas, je veux plus de lui. Bon, qui je vais taper aujourd'hui ? dis-je réjouie en me tournant vers les autres »
Ma bonne humeur ? Un faux-semblant. Je ne me sentais pas si bien que ça depuis que j'avais revu Adjani ; un mélange d'amertume, de déception et de colère. Je ne ressentais que ça à son égard. C'était assez insolite étant donné que quelques minutes auparavant, le manque et l'excitation à l'idée de le voir étaient de la partie. Involontairement, je jonglais avec tous ces sentiments et c'était vraiment étrange parce que c'était la première fois que je ressentais ça, encore plus en amour. J'avais finalement l'impression d'être schizophrène, une schizophrène de l'amour. Il m'avait rendu schizophrène.
Toutefois, c'est toujours dans cette fausse bonne humeur que j'ai inauguré la partie. On avait séparé le groupe sur deux pistes : Lassana, un ami à lui, Elizio, Madina et moi sur la première piste ; Godlove, Adjani et trois autres amis à eux sur la seconde. Comme le destin fait magnifiquement bien les choses, Adjani et moi jouions au même tour. J'étais amenée à croiser son regard à chaque fois que j'allais chercher ma boule et c'était pesant mais je l'ignorais ; l'ignorance n'est-elle pas le meilleur des mépris ?
Oui, je l'ignorais. Mon plan qui consistait à le rendre jaloux avec Elizio fonctionnait assez bien pour le coup étant donné qu'à chaque fois que j'étais assise auprès de lui et qu'on échangeait des moments complices, je pouvais sentir le regard d'Adjani s'obscurcir. Il a passé sa soirée à nous regarder du coin de l'œil tel le plus grand des rageux et c'était jubilatoire mais j'attendais encore qu'il vienne vers moi pour lui lâcher un bon vent.
Des couilles ? Monsieur en était dépourvu. Il n'avait pas encore osé venir me parlé, il avait plutôt préféré m'envoyer tous ces gars durant la soirée pour venir plaider sa cause ; le dernier en lice fut Godlove qui m'interpela alors que je discutais avec mon collègue.
