Une carte postale, j'avais l'impression d'être devant une carte postale tellement la beauté du paysage était époustouflante. Les grains de sable fins d'une blancheur étincelante, l'eau turquoise, les palmiers bordant cette belle plage... Le berceau de l'humanité abrite bien les plus beaux horizons malgré l'image renvoyée par les médias, et la plage de Cocody en est un bel exemple.
À ce joli paysage s'ajoutait une jolie silhouette fuselée que je voyais apparaître au loin tenant une glace dans chacune de ses mains. Elle était moulée d'une robe en maille qui m'offrait une jolie vue sur sa petite poitrine rebondie, en plus de sa petite bouille au naturel et son teint légèrement bronzé ; je la trouvais tout bonnement magnifique. Mon regard comparable à celui d'un merlan frit dévalait son corps non-stop de haut en bas ; j'avais beau la voir tous les jours, elle était à chaque fois encore plus belle que la veille.
Autrefois, j'avais tendance à prendre ce genre de phrases pour des disquettes de gros tchatcheurs mais depuis que j'étais avec Nefertiti, je me rendais compte que c'était véridique. Je l'aimais chaque jour plus que la veille et moins que le lendemain.
« — Pourquoi tu me regardes comme ça ?
— Je te regarde comment ? demandai-je en arborant un sourire coquin
— Comme un vieux psychopathe à la Théodore Bagwell
— C'est parce que t'es fraîche comme un Hollywood Chlorophylle »
Tandis que je dessinais un large sourire lourd de sens sur mes lèvres, Nefertiti était occupée à mimer des violons tout en prenant place sur son transat à mes côtés. Je rapprochai alors celui-ci le plus près possible du mien et plaçai sa jambe sur la mienne. Ma main parcourait sa cuisse d'un mouvement répétitif allant de haut en bas pendant qu'elle me regardait les sourcils haussés.
« — Mais c'est vrai, affirmai-je en riant
— Du pipeau, elle leva les yeux au ciel
— Vas-y toi. Tu fais trop la meuf toi alors que tu sais très bien que t'es belle
— Tu crois que je fais la meuf ?
— De ouf. Tout ça pour que je te dise que t'es belle
— Ma foi, tu me connais pas alors, conclut-elle en posant ses lunettes sur son nez
— Tu te trouves vraiment pas jolie genre ?
— Franchement, non. Enfin, je ne m'aime pas. J'aime pas mon corps de crevette, j'aime pas mon nez, j'aime pas la forme de mon visage, j'aime pas ma poitrine. Je ne m'aime pas.
— Pourtant t'es une frappe aérienne. Quand je t'ai vue au 142 avec ton corps de crevette comme tu dis, je me suis dit "wow, elle est dar elle". En plus, t'as grossi depuis, ça te rend encore plus belle. Pour te dire, même mes potes me disent que j'ai ferré un bon poisson
— Pour le pari ouais, répliqua-t-elle en riant »
Encore une fois, l'histoire du pari était remise sur le tapis. Je détestais quand elle revenait sur ce sujet parce que je n'étais pas fier de mes exploits ; j'avais en quelques sortes joué avec elle et m'étais attribué cette image de petit con immature alors que j'étais tout le contraire. Le défi, pour moi, c'était juste un petit jeu entre potes, rien de bien méchant. On n'a pas toujours des idées très fut-fut entre mecs mais dans tous les cas, je me serais intéressé à elle car dès que j'ai posé le regard sur elle, j'ai ressenti un petit truc au fond de moi.
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Amour X
General Fiction« Quand la présence de l'autre devient un besoin vital » Amour X © S. FROM THE BLOCK 21/12/2017 - 23/09/2018