Ce que je ne savais pas c'était que toi aussi, tu ressentais la même chose que moi. En claquement de doigt, tu passais de la haine à l'amour, de l'amour à la haine. Finalement, on était les mêmes et je l'ai bien compris ce soir-là.
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« — Allô ? décrochai-je
— Mais attends... Comment ça quelqu'un t'a frappée ?
— On m'a pas frappée, je me suis juste cognée
— Tu crois que je suis né de la dernière pluie ? Tu viens de me dire que t'avais dit à Thaïs que c'était pas moi qui t'avais touchée. Si c'est pas moi, c'est quelqu'un d'autre sinon t'aurais directement dit que tu t'étais cognée
— Non mais c'est un bête truc, tranquille
— Nef, je vais même pas un peu rire avec toi là, répliqua-t-il d'un ton menaçant. Jevais me répéter une dernière fois. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
— Rien de grave. Je me suis embrouillée vite fait avec mon patron, il m'a attrapée par le bras et comme je marque vite, voilà quoi... lui confiai-je d'une petite voix
— Pourquoi tu t'es embrouillée avec ton patron ? Et d'où il te touche même ?
— Eh vas-y c'est rien
— T'es où ? me demanda-t-il après un petit soupir
— À Bastille pourquoi ?
— Où à Bastille ?
— Au restaurant
— Avec qui ?
— Des potes
— Vas-y, dis-moi où t'es qu'on parle en face à face sérieux
— HD Diner
— Bouge pas, j'arrive »
Je n'eus même pas le temps de riposter qu'il avait déjà raccroché. D'accord.
Il voulait "qu'on parle en face à face sérieux" mais parler de quoi ? Je ne pensais pas qu'il voulait me parler de Mouloud étant donné son mini silence après ma tentative d'esquive ce qui traduisait un "ok" selon moi. Si ce n'était pas sur Mouloud et sa frasque, la discussion allait d'office se porter sur la notre de frasque ce qui n'était pas plus mal.
Après avoir craché la dernière taf de ma cigarette, je la bousillai sur le sol et rentrai dans le restaurant une poignée de secondes après Elizio. J'y avais laissé la fin d'un milkshake vanille-Kinder Bueno que je me mis à siroter tout en checkant ma figure sur l'écran avant de mon iPhone. La représentation n'était pas fameuse. Des cernes atteignant mon menton, pas de maquillage, les cheveux ébouriffés, j'avais l'impression d'être tout droit sortie mon lit, merci au Prince ADJ qui m'avait filé les glandes à en faire une nuit blanche.
