Dans les friches de Derry, 15 septembre 1958, 17 : 22
- Eddie !
Richie désemparé, cria de stupeur sous le choc, ses jambes flanchèrent, mais il se retint de chuter et courut jusqu'au bord du ravin.
En bas, le courant rapide faisaient violemment claquer l'eau contre le calcaire provoquant ainsi des chute de pierres considérables. Haut milieu de tout ce raffut, Richie distingua une forme sombre près de la paroi, qui tentait tant bien que mal de ne pas se faire emporter; Eddie.
- Eddie ! brailla t-il de nouveau. Accroche toi, je viens te sauver !
D'un geste mécanique mais tremblant d'inquiétude, il retira ses baskets et jetta son t-shirt au sol puis vint délicatement poser ses lunettes dessus, tout en se dirigeant au bord du ravin précipitamment.
Il fut prit d'un frisson, ignorant s'il était provoqué par le froid qui engourdissait son corps dénudé, ou par la peur. Il jeta un dernier regard désespéré derrière lui -à la recherche d'une autre solution sachant au fond de lui que le temps de trouver un plan sensé, Eddie serait déjà noyé- puis se laissa tomber dans le vide.
Le choc contre l'eau fut si violent, que ses membres semblèrent se disloquer et s'éparpiller dans l'eau. Il laissa son corps sombrer durant de longues minutes dans l'eau glacée, quand un élan d'adrénaline et de volonté de rester en vie le parcoura. Happé par les profondeurs, il gigota brusquement ses membres tentant d'atteindre la douce lumière qui se reflétait à la surface. Sa tête émergea de l'eau et ses poumons contractés se détendirent quand ils furent enfin alimentés en oxygène. Ses yeux vitreux et victimes de leurs myopie le laissait entrapercevoir les contours floues du paysage. A quelques mètres de là, flottait Eddie qui regroupait ses dernières forces à se maintenir en vie, ce qui provoqua chez Richie un second élan de motivation, et battit des jambes vers lui à contre courant.
Quand il eue atteint son ami quelques instants après, il pris son bras glacial et le déposa sur son dos essayant de le soutenir, tracter et de nager en même temps. Eddie quand à lui se taisait, se laissant faire, et Richie espérait que c'était par fatigue et non par souffrance.
Ainsi, ils nagèrent durant longtemps le long de la parois rocheuse en direction du rivage. Au fur et à mesure de leur avancé la profondeur diminuait et ils purent enfin marcher, sentant sous leurs pieds les caresses de petits poissons, et la douleur de gros galets.
Quand il aperçurent enfin le rivage, Eddie se retira et tituba s'affalant silencieusement sur un gros rocher qui pointait hors de l'eau. Les yeux perdus dans le vide il laissa le silence s'installer puis ajouta simplement;
- Merci Richie. Merci.
Richie ne sut étrangement pas répondre, alors ils vint simplement s'asseoir près de son ami et tout deux séchèrent leurs vêtements souillés par l'eau sale des égouts de Derry...
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L O V E R
FanfictionLes enfants crient. Les enfants pleurent. Les enfants subissent. Les enfants résistent. Mais le pire dans tout cela, c'est que les enfants n'oublient jamais leurs souffrances. Eddie et Richie n'oublieront jamais.