{1} Dans les friches.

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Dans les friches de Derry, 15 septembre 1958, 17 : 15

Ce jour là, Richie Tozier se tenait au sommet d'un ravin vertigineux dans les friches. Ses yeux plissés derrière ses verres de lunettes en cul de bouteille, scrutaient l'horizon l'air songeur. Cela faisait maintenance environ une demie-heure que le garçon attendait, observant attentivement le lac qui s'écoulait en contrebas.

Il sortit machinalement un paquet de Camel d'une des   poches de son bermuda troué ainsi qu'un briquet d'une autre puis pinça une cigarette à ses lèvres et l'alluma.
Contemplant la végétation luxuriante il songea de nouveau à la raison qui l'avait convaincu à venir ici et vint à se demander s'il n'allait pas rentrer chez lui tant il trouvait la situation de plus en plus ridicule.
En effet, il était venu ici poussé par un pressentiment, le genre de pressentiment si fort que l'on ne peut l'ignorer, il était ici plus précisément à cause d'un de ses cauchemars. Probablement le plus affreux qu'il ai fait de sa vie.

Depuis ce jour terrible où le club des ratés était descendu dans les égouts vaincre Gripsou, Richie n'avait cessé de faire des cauchemars. Il revivait éternellement cette journée. Chacune de ses nuits étaient peuplées d'horribles vision de loups-garous, de pompons oranges, de tunnels interminables, d'odeurs pestilentiels mais surtout et toujours; de Ça.

Ça avait disparu, Ça était sûrement mort, les ratés en étaient sûrs et pourtant... Il était toujours présent dans un coins de leurs tête. Les enfants essayaient  tant bien que mal de chasser sa présence de leurs esprits, de l'oublier ne serais-ce qu'un instant, en vain. Il obsédait leur esprits.

Quand la bande d'amis avaient la chance de se retrouver ensemble, il survenait toujours un moment de silence pesant ou l'un d'entre eux fondait en larme sans raison apparente sous les regards des autres tout aussi déstabilisés. Car les enfants avait peut-être chassé Ça, ils l'avaient peut-être vaincu, mais les enfants ne l'oublieront jamais.

Car les enfants n'oublient jamais rien.

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