Chapitre VII

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Une semaine s'était écoulée. Une semaine durant laquelle je revis Eliott deux fois. J'avais appelé mon patron qui avait accepté de me donner quelques jours de repos pour me remettre du décalage horaire. 

Je ne lui ai pas dit que j'avais perdu ma valise. J'ai pourtant appelé l'aéroport tous les soirs mais aucune nouvelle. Mes travaux étaient perdus quelque part à Philadelphie, peut-être avaient-ils été trouvé par un fou qui les avaient déchiré pour s'amuser ou pire encore, des éditions concurrentes ! 

Demain je suis censée reprendre le travail et rendre les contrats signés. J'ai appelé à propos de ma valise une dizaine de fois aujourd'hui mais il n'y a rien de nouveau. Ly a pris une journée de congé pour rester avec moi.

Elle sentait que j'étais terriblement stressée et nous a concocté une matinée série-sucreries et nous a réservé un après-midi détente à se faire chouchouter au spa. Après avoir fermé les volets, je m'installai dans un plaid à coté de Lydie. 

J'étalai mes jambes sur la table basse face à la télé et entrepris de finir le bol de dragibus que mon amie me tendait. Elle mit une nouvelle série qui venait de sortir. 

Celle-ci parlait d'un homme qui planifiait le meilleur braquage de l'histoire en recrutant les meilleurs malfaiteurs du pays. Le but étant d'imprimer 2,4 milliards d'euros en moins de onze jours sans verser une goutte de sang. Au bout des quinze premières minutes, mon cerveau en eut assez et se mit à divaguer. 

Et quoi de mieux quand on est dans la lune que de se mettre à penser au magnifique brun au sourire craquant qui nous avait invité au restaurant italien le plus chic de la ville, la veille ? Tout le monde savait faire des pâtes ! C'est simple, rapide et efficace ! 

Mais on dirait que les italiens ont la bolognaise dans le sang car les leurs étaient exquises ! Je me rappelai le goût du soufflet au chocolat. Eliott en avait pris et voyant mes yeux implorants, il m'avait tendit une cuillère en souriant et puis au final, j'avais mangé les trois quarts de son gâteau ! 

Je me dis que je devrais franchement me remettre au sport. Au bout de trois épisodes, je ne tins plus et me levai pour vérifier mon portable. Après tout on ne sait jamais, il m'aurait peut-être envoyé un message...Il faut croire que j'avais des pouvoirs psychiques car le beau Eliott m'avait effectivement envoyé deux messages. 

Le premier datant d'une demi-heure me disait qu'il mangeait un sandwich au café Saint-Michel et le deuxième de trois minutes disant qu'il se sentait seul avec en pièce jointe la photo d'une chaise vide en face de lui. Mince ! Sa pause déjeuner était bientôt terminée !

« Où vas-tu ? Me demande Ly en me voyant me diriger vers sa chambre

-C'est Eliott !

Pas besoin de lui en dire plus. Je n'ai jamais besoin de parler avec elle pour qu'elle comprenne tout. La preuve la voilà déjà qui me sort son sourire mesquin.

-Encore lui ?

-Eh oui... »

Je dénouai mon chignon de samouraï et frottai mes cheveux rapidement pour leur donner plus de volume. Je soupirai en regardant le placard de Ly. Que pouvais-je bien mettre bon sang ?!

Fallait-il que je mette la première chose qui me tombait sous la main au risque d'arriver trop tard au café ou bien fallait-il prendre le risque et me faire belle ? Je poussai un grognement en enfilant un sweat sur mon pyjama. 

Je m'habillai d'un jean en faisant la danse du serpent pour réussir à rentrer dedans. Je sentai à la va vite mes dessous de bras. Putain, il me faut un déo ! VITE !

Je courus jusqu'à la salle de bain et m'en aspergeait. J'en profitai pour regarder mon reflet.

Sérieusement ? D'où sortent ces valises sous mes yeux ? Et mes sourcils n'en parlons pas ! Rho tant pis, il est pressé il ne fera pas attention aux détails ! 

Je faillis trébucher au virage du couloir pour prendre les baskets de ma collègue. Ce serait tellement plus simple de mettre mes escarpins mais à cause de mon choix d'avoir mis un sweat je ne pouvais pas me le permettre !

Sortir avec des cernes ok ! Sortir avec des sourcils de gorille passe encore ! Mais sortir en alignant style sportif et style élégant, nope nope nope ! 

Oh non ! Je devrais peut-être enfiler des chaussettes ?... Bon pas le temps !

« J'y vais ! » Hurlai-je à pleins poumons en passant la porte d'entrée

Si tu m'avais retenuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant