Un an plus tôt
Je me rappelle de ma rencontre avec Eliott comme si c'était hier. Je sortais d'un long vol Philadelphie-Lyon et malgré le fait qu'il avait duré un peu plus de dix heures je n'avais pas réussi à fermer l'œil.
Autant dire que j'étais donc d'une humeur de chien quand je suis arrivée à l'aéroport avec en bonus les cheveux décoiffés comme jamais, des poches énormes sous les yeux et ce petit sourire béat que font les somnambules.
En un mot, j'étais à coté de mes pompes. Et je comptais bien le faire payer au monde entier.
Je sortis de l'avion en traînant des pieds et je me dirigeai machinalement vers le tapis roulant où je devais récupérer ma valise. Cela faisait plus de 10 minutes que j'attendais devant le tapis que ma valise passe, même la vieille mémé qui était à coté de moi avec déjà récupéré ses 2 sacs et ses 2 valises et avait quitté l'aéroport depuis longtemps.
J'aperçus un monsieur au gilet fluorescent, sûrement chargé de l'entretien. Presque en courant je marchai vers lui quand je bousculai quelqu'un.
« Regarde où tu vas, bouffon !
Je continuai à marcher malgré le fait que l'inconnu me suivait.
-Excusez-moi, comment vous m'avez appelé ?! » Hurla t-il à plein poumon
J'entendais ses pas derrière moi, il tentait de me rattraper dans ma course. S'il attendait de moi que je m'excuse, il était mal barré !
Soudain mon talon glissa et je m'étalai de tout mon long entre les deux hommes aux airs ébahis. Enfin je n'ai pas vu leur tête mais j'imagine qu'ils étaient trop surpris pour m'aider vu qu'au bout de quelques secondes le nez à terre, je me relevai péniblement, les mains sur les cuisses.
« Putain, dites-moi que c'est une blague, marmonnai-je dans ma barbe
Je me mordis la lèvre inférieure pour ne pas pleurer. Je sentais une douleur dans ma cheville.
-Ça va madame ?
Le chargé d'entretien me regardait les yeux aussi ronds que des soucoupes. Quel con. Oui, je me suis éclatée par terre comme une crêpe mais tout va bien !
-Où est ma valise ?
-Votre valise ?
Je soupirai.
L'inconnu, qui était toujours derrière moi, se mit à parler.
-Vous m'avez insulté.
-De taille moyenne, grise, avec un autocollant « Rolling Stones ».
-J'attends vos excuses.
-Y a t-il votre nom dessus ?
-Astrid Orange. »
L'inconnu pouffa de rire.
Je me retournai vers lui. C'était un homme aux cheveux châtains et aux yeux bleu. Il avait la peau plutôt pâle ce qui mettait en valeur la couleur de ses yeux.
«Ça vous fait rire ?
Il posa son regard sur moi le sourire aux lèvres.
-C'est pas commun comme nom.
-Ah oui ? Et puis-je savoir le votre ?
-Excusez-moi madame mais aucune valise ne correspond à votre description. Nous tâcherons de voir si elle n'est pas restée par erreur à Philadelphie.
Je me retournai vers l'homme instantanément, laissant l'autre en plan.
-Quoi ? Pourquoi ?!
Voyant qu'il n'avait pas d'explications et qu'il restait là, rangeant son talkie-walkie à me regarder d'un air gêné, je me renfrognai.
-Soyez certain que je porterai plainte contre cet aéroport !»
Je remis mon sac à main en place sur mon épaule et leur tournai le dos en claquant exagérément des talons sur le sol pour être sûre de ne pas trébucher une seconde fois.
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Si tu m'avais retenu
Roman d'amourAstrid est une jeune femme de 25 ans travaillant dans une maison d'édition. Elle n'a jamais vraiment vécu de relations amoureuses mais le jour où elle rencontre Eliott, elle sait que sa vie ne sera plus pareille. Pendant un an ils se rapprocheront l...